Alors que l'enquête de la commission du ministère de la Santé, diligentée pour effectuer des recherches sur les circonstances du décès de l'enseignante universitaire, suite à une piqûre de scorpion à l'hôpital de Ouargla, vient d'être achevée, on déplore le décès d'un enfant de 5 ans, vendredi, suite à une piqûre de scorpion dans le même hôpital. En effet, à Ouargla, où la population n'a pas encore décoléré suite au décès de l'enseignante, Aicha Aouissat, à l'hôpital de Ouargla, l'enregistrement du décès d'un enfant risque d'accroître l'inquiétude chez la population de la région, quant à la prise en charge médicale dans l'hôpital de la région. Les deux inspecteurs centraux du ministère de la Santé, envoyés à Ouargla mercredi dernier, ont, selon le directeur de la santé par intérim, Djamel Mâameri, mené leur enquête au niveau de l'hôpital Mohamed Boudiaf de Ouargla, et présenteront un rapport détaillé à leur tutelle, a rapporté l'APS. Les membres de la commission d'enquête ont approché le staff médical, qui a pris en charge la défunte enseignante, ainsi que les membres de sa famille. Pour rappel, l'enseignante avait été piquée par un scorpion dans son domicile, la fin du mois d'août, puis hospitalisée pendant plus d'une semaine à l'EPH-Mohamed Boudiaf, et mise sous contrôle médical, mais n'a pas survécu, suite à des complications et la dégradation de son état de santé. D'ailleurs, dans une récente déclaration à El Watan, le docteur Djamel Maamri, épidémiologiste à la Direction de la santé et de la population de Ouargla, avait souligné que «la victime a été hospitalisée suite à un arrêt cardiaque, provoqué par une piqûre de scorpion ; l'équipe de réanimation a réussi à la récupérer, mais le pronostic vital était engagé, vu le diagnostic d'une atteinte cérébrale dès le premier jour», précisant que cela relève «d'une complication et non d'une négligence». Ce qui a rajouté de l'huile sur le feu, ce sont les déclarations du premier responsable du département de la Santé sur cette affaire. Mokhtar Hasbellaoui avait déclaré que «le monde animal est un monde qui est gentil. En fait, l'homme ne fait pas de mal à l'homme. L'animal fait du mal à l'homme quand il est menacé, (…). Nous avons oublié que l'essentiel est que nous devons vivre avec notre environnement, et parfois l'environnement est hostile. Je pense qu'un travail doit être fait pour étudier le comportement des scorpions, parce que, comprendre le comportement de l'animal va nous permettre de prévenir un certain nombre d'accidents». Des propos qui ont été très mal accueillis par la population de Ouargla, les réseaux sociaux, et par le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), qui a qualifié ces propos de «déclarations choquantes et irresponsables», et annoncé l'organisation prochaine d'un mouvement de protestation. Se rétractant, Mokhtar Hasbellaoui a présenté ses excuses sur la chaîne TV Dzair news, en assurant que «mes déclarations n'ont pas été comprises. Je me suis excusé. Je n'ai jamais dit que la défunte était responsable de ce qu'il s'est passé (…)». Enfin, les piqûres de scorpion tuent entre 50 et 100 personnes chaque année, ce qui en fait, selon le ministère de la Santé, une «pathologie importante» au niveau des wilayas du Sahara et des Haut-Plateaux, où 50.000 piqûres sont enregistrées annuellement. En 2017, 45.132 piqûres ont été répertoriées dans 39 wilayas, causant la mort de 58 personnes.