Malgré les nombreuses opérations d'éradication menées par les autorités compétentes, les marchés informels continuent de réinvestir en force nos villes. En effet, il semblerait que le commerce informel soit devenu ce mal endémique, dont nos cités ne peuvent plus se débarrasser. Ces derniers jours, la Direction de la régulation et de l'organisation des activités auprès du ministère du Commerce, s'attèle à éradiquer de nombreux marchés informels, à travers plusieurs communes d'Alger, à l'instar de celui démantelé au niveau de la cité du 5 Juillet, dans la commune de Bab Ezzouar. Selon les chiffres publiés par la Direction du Commerce de la wilaya d'Alger, sur son site web, au cours du mois d'août dernier, 26 brigades ont été mobilisées dans l'opération d'éradication du commerce informel, à travers 3.728 interventions, ce qui a permis la constatation de 296 infractions, et la fermeture de 43 commerces informels. Pourtant, en 2017, 1.050 marchés informels ont été éradiqués, sur les 1.453 recensés en 2012, selon la Direction de la régulation et de l'organisation des activités auprès du ministère du Commerce, qui avait déploré la réapparition de 216 marchés informels, et la «création» de 85 nouveaux marchés informels. Malgré les multiples actions des autorités pour lutter contre ce phénomène, parmi lesquelles le démantèlement des marchés informels, le renforcement des infrastructures commerciales, incluant les marchés de proximité ou les marchés couverts, les marchés informels continuent d'occuper, ou de réoccuper, inlassablement, les espaces urbains, occasionnant de l'insalubrité, la détérioration de l'espace public, en incommodant les citoyens vivant dans ces quartiers. Par ailleurs, le ministère du Commerce a pris, la semaine dernière, de nouvelles mesures pour mettre fin aux mauvaises pratiques des commerçants, qui placent leurs marchandises sur les trottoirs. Dans ce sens, la Direction du commerce de la wilaya d'Alger, contactée hier par le Temps d'Algérie, a précisé que «l'opération de sensibilisation des commerçants a débuté jeudi» et durera une semaine, s'ensuivront, pour les contrevenants, des poursuites judiciaires». Aussi, le département du Commerce a rendu obligatoire, le port des gants pour les employés du secteur de la restauration. Des mesures coercitives seront prises, comme la fermeture des établissements de la restauration, pour ceux qui n'appliqueront pas les nouvelles mesures prises par le ministère du Commerce. «L'objectif sera atteint si l'informel est éradiqué» Le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), M. Hadj Tahar Boulenouar, a déclaré, hier au Temps d'Algérie, que «c'est une bonne décision, et nous adhérons à ces nouvelles mesures. Il s'agit de mettre les points sur les i et d'organiser l'activité commerciale, et partant, protéger les droits du consommateur et éviter de nuire à la santé publique». Pour M. Boulenouar, il faut également s'attaquer aux commerces informels, estimant que «l'objectif (de ces mesures, ndlr) sera atteint si l'informel est éradiqué». La santé du consommateur est compromise à cause de l'activité commerciale informelle, ajoutera notre interlocuteur. «Il suffit de voir sur les routes, les camions transportant des œufs, du fromage, alors qu'ils transportent habituellement du sable ou du ciment. Il faut sévir contre ces transporteurs, et veiller à ce que des camions frigorifiques soient dédiés à ce type de marchandises», signalera le président de l'ANCA. Concernant l'opération de sensibilisation des commerçants, lancée par le département du Commerce, M. Belenouar dira qu'«elle a débuté à Draria, Bouzaréah, mais également dans d'autres villes comme Tizi Ouzou, Oran et Annaba». Pour ce qui est des commerces de restauration, les services de la direction du commerce se sont rapprochés des ces derniers, selon le président de l'ANCA, qui insiste sur la nécessité d'améliorer le service, et surtout l'hygiène, dont «dépend la santé du consommateur», insistera-t-il.