Le projet de loi de finances 2019 a été approuvé, hier, par le Conseil des ministres, réuni sous la présidence du chef de l'Etat. Elaboré sur la base d'un cadrage macroéconomique prudent, dont un prix du pétrole à 50 dollars le baril, un taux de croissance de 2,6%, et un taux d'inflation de 4,5%, ce projet de texte prévoit également 6.508 milliards DA de recettes budgétaires (en légère hausse par rapport à 2018), dont 2.714 milliards DA de fiscalité pétrolière. Dans son volet législatif, le projet de loi de finances se limite à des mesures, destinées notamment à améliorer la gestion des finances publiques, ainsi que la lutte contre la fraude. On y retrouve aussi des mesures en faveur du développement, telle que la bonification totale des intérêts sur les crédits bancaires destinés à l'AADL, pour la construction de 90.000 nouveaux logements. Pas de nouvelles taxes Aucune nouvelle taxe ou augmentation des prestations publiques n'est proposée dans le projet de loi de finances pour 2019. Dans son intervention, Abdelaziz Bouteflika a relevé la «prudence» qui a marqué la préparation du projet de budget pour l'année prochaine, afin de ne pas exposer le pays aux possibles retournements du marché mondial des hydrocarbures. Comme il a relevé un début de mise en œuvre de ses directives, pour une rationalisation de la dépense publique de l'Etat. Il a, également, insisté sur l'amélioration du niveau de développement humain des algériens. «L'Algérie doit se mobiliser davantage, dès à présent, pour maintenir et améliorer le niveau de développement humain de la population, surtout que celle-ci connaît une progression de plus d'un million d'habitants par année, et l'Algérie dispose des moyens de réussir ce pari», a indiqué, hier le chef de l'Etat. Bouteflika a souligné qu'il était impératif d'«approfondir les réformes déjà engagées dans tous les secteurs», observant qu'elles garantiront, d'abord, «une justice sociale toujours intense, mais aussi plus transparente, plus efficace et plus équitable». Afin que ces réformes soient perçues de manière plus concrète, elles devront garantir, aussi, «un service public davantage allégé des lourdeurs bureaucratiques», et «promouvoir, enfin, une décentralisation plus effective, permettant d'améliorer l'écoute, le dialogue et les solutions de la part des pouvoirs publics, face aux attentes des citoyens», a ajouté le président de la République. Le développement humain de la population bénéficie, selon le projet de Loi de finances 2019, d'une dotation budgétaire d'appui de 625 milliards de DA. Approfondir les réformes Pour atteindre l'objectif escompté, le chef de l'Etat a souligné qu'il était impératif d' «approfondir les réformes déjà engagées dans tous les secteurs», observant qu'elles garantiront, d'abord, «une justice sociale toujours intense, mais aussi plus transparente, plus efficace et plus équitable». Afin que ces réformes soient perçues de manière plus concrète, elles devront garantir, aussi, «un service public davantage allégé des lourdeurs bureaucratiques» et «promouvoir, enfin, une décentralisation plus effective, permettant d'améliorer l'écoute, le dialogue et les solutions de la part des pouvoirs publics, face aux attentes des citoyens», a ajouté le président de la République. Sur un autre chapitre, M Bouteflika a appelé le gouvernement à prendre des mesures d'urgence, à même d'améliorer le climat des investissements. Le projet de loi de finances, qui ne comporte pas de mesures anti-sociales, «confirme dans son volet relatif au budget d'équipement la poursuite de l'engagement de l'Etat en faveur du développement économique et social», indique le communiqué, rendu public à l'issue de la réunion. En effet, outre une dotation de 625 milliards DA pour l'appui au développement humain, les crédits budgétisés couvriront, en matière de transferts sociaux notamment, plus de 445 milliards DA, destinés au soutien aux familles, près de 336 milliards DA pour la politique publique de santé, et plus de 350 milliards DA pour la politique publique de l'habitat (auxquels s'ajouteront près de 300 milliards DA, mobilisés pour le même secteur par le Fonds national d'investissement). Trois décrets adoptés Le Conseil des ministres a également procédé à l'adoption de trois décrets. Le premier décret concerne un contrat signé en Janvier 2018, associant SONATRACH majoritaire, et la société CEPSA, dans la prorogation de la production du champ dénommé «Rhourde El Khrouf». Cet investissement mobilisera près de 1,2 milliard USD. Le second décret concerne un avenant à un contrat associant SONATRACH majoritaire, et ses partenaires «TOTAL» et «REPSOL», pour l'exploration et l'exploitation du périmètre dénommé «Tin Fouyé Tabenkort II», avec un investissement de 320 millions USD. Enfin, le troisième décret permet la révocation, par anticipation, du contrat liant la SONATRACH et ses partenaires TOTAL et REPSOL, dans l'exploitation d'un précédent périmètre dénommé «Tin Fouyé». Cette révocation permettra la mise en œuvre du contrat relatif au périmètre «Tin Fouyé Tabenkort II». Saisissant l'examen de ces trois textes, le Président Abdelaziz Bouteflika a interpellé le Gouvernement, et notamment les responsables du secteur de l'énergie, pour intensifier les efforts d'exploration des capacités du pays en hydrocarbures, de sorte à continuer de fournir au pays des ressources financières appréciables, pour le financement du développement national. Le Chef de l'Etat a également demandé une dynamisation accrue du développement des énergies renouvelables, dont un important programme a été adopté voilà trois années. Le Conseil des Ministres a, ensuite, examiné et approuvé deux décrets, relatifs au déclassement de parcelles de terres agricoles, dans les wilayas d'Oran, de Tébessa et de Skikda. La procédure de déclassement de ces terres a été menée par des équipes multisectorielles locales, puis par des commissions nationales qui se sont bien assurées, comme l'a ordonné le Chef de l'Etat, de la qualité agricole de ces terres. La première parcelle concernée, d'une superficie de 120 hectares, dans la commune de Tafraoui, wilaya d'Oran, est destinée à la réalisation d'une usine de montage de véhicules par la société Peugeot, avec deux partenaires locaux majoritaires. Il s'agit d'un investissement de 16,4 milliards DA, qui générera un millier d'emplois directs sur le site industriel, et 4.000 emplois indirects dans la région. Les deux autres parcelles, respectivement de 150 hectares dans la commune de Bekkouche Lakhdar, wilaya de Skikda, et de 487 hectares dans la commune de El Aouinet, wilaya de Tébessa, sont destinées à la réalisation de deux importantes usines d'engrais phosphatés. Ces deux unités feront partie d'un vaste projet industriel et minier, qui augmentera la production de phosphate au niveau du gisement de Oued El Hedba, dans la wilaya de Tébessa, et développera la transformation de ce minerai en divers engrais dans trois usines, qui seront implantées dans les wilayas de Tébessa, Souk Ahras et Skikda. Tout ce projet intégré sera réalisé en partenariat, entre des sociétés algériennes et chinoises. L'investissement atteindra plus de 6 milliards USD. Il créera près de 20.000 emplois directs et indirects au bénéfice de la population des wilayas de Tébessa, Souk Ahras, Skikda et Annaba. Le Conseil des Ministres a, également, entendu et avalisé une communication de M. le Ministre de l'Intérieur, des Collectivités Locales et de l'Aménagement du Territoire, portant proposition d'amendement du Décret présidentiel relatif aux circonscriptions administratives dans certaines wilayas. Cette proposition a pour objet de consolider les attributions des Walis Délégués, de sorte à renforcer le rapprochement du service public en direction des citoyens. Cette mutation ne manquera pas d'avoir des retombées positives sur la gestion et le développement, notamment à travers les wilayas du Sud du pays qui ont été renforcées, en 2014, par la création de circonscriptions administratives, dirigées par des Walis Délégués. Enfin, le Conseil des Ministres a conclu ses travaux par l'examen et l'adoption de décisions individuelles, relatives à des emplois supérieurs civils.