Les pays qui ont tenté d'annuler la coopération militaire avec le royaume des pétrodollars ont reculé. Le contrat est l'arme à laquelle recourt l'Arabie saoudite pour l'interdiction de tout débat sur le Yémen où des milliers de civils ont été tués. L'Arabie saoudite, avec le soutien de Washington, et les contrats, est assurée que les pays européens continuent à lui livrer des armes. En août, une bombe s'écrase sur un bus rempli d'enfants de retour d'un centre aéré dans la province de Saada, dans le nord du Yémen. Les secouristes dénombrent 51 morts et 79 blessés. Ce crime a créé une réprobation internationale. Cible de cette indignation : la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, qui opère depuis mars 2015 au Yémen, en soutien au président élu, Abd Rabbo Mansour Hadi, chassé du pouvoir par la rébellion houthiste, et dont les bombardements ont déjà causé des milliers de victimes civiles. Les Nations unies (ONU), les Etats-Unis et la France exigent une enquête. L'Espagne annonce le réexamen de ses projets de ventes d'armes à Riyad. L'embarras de Washington croît lorsque la chaîne CNN révèle, une semaine plus tard, que le projectile à l'origine du carnage est une bombe à guidage laser, de fabrication américaine, fournie par Washington à l'Arabie saoudite. «Il y a un niveau de frustration que nous devons reconnaître. Ils doivent sortir du bois et dire ce qu'il s'est passé là-bas», confie, en août, le général Jeffrey Harrigian, de l'US Air force. L'Espagne après avoir annoncé, début septembre, l'annulation d'un contrat de livraison de bombes, Madrid a prestement fait machine arrière, sous la pression de Riyad, qui menaçait de déchirer, en retour, un accord d'achat de corvettes, lucratif pour l'Espagne. L'Arabie saoudite utilise l'argent pour obtenir le silence de nombre de pays. La Belgique n'a pas cédé puisque le pays a annulé la coopération militaire avec l'Arabie saoudite pour dénoncer les crimes de guerre commis contre les civils au Yémen. La guerre au Yémen est plutôt une affaire d'argent pour nombre de responsables politiques. Il y a quelques jours, Wikileaks a publié des documents pour dire que la vente de chars français fabriqués par l'entreprise GIAT (Groupement industriel des armements terrestres, aujourd'hui Nexter) aux Emirats, les mêmes chars auxquels le pays a actuellement recours dans le conflit au Yémen, est une corruption, rapporte le site d'information Mediapart. D'après les informations de Wikileaks, il s'agirait de 200 millions de dollars d'argent noir versé sur des comptes dans des paradis fiscaux. L'ONG chrétienne contre la torture et la peine de mort ACAT accuse la France de complicité dans les crimes de guerre commis par la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen. Une plainte a été déposée à Paris pour complicité de torture contre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane par une ONG yémenite Legal Center for Rights and Development qui accuse l'armée de l'Arabie saoudite d'avoir attaqué des cibles civiles au Yémen. L'Arabie saoudite qui dirige la coalition arabe contre le Yémen est politiquement, militairement et logistiquement soutenue par Washington qui lui fournit des armes pour des milliards de dollars, malgré les crimes de guerre commis contre les civils au Yémen. La guerre au Yémen est une affaire d'argent, surtout pour Washington.