Le candidat indépendant à l'élection présidentielle d'avril, Abdellah Tamine, est mis devant le fait accompli. A 24 heures de la date butoir pour le dépôt des dossiers de candidature auprès du Conseil constitutionnel, il ne reste à l'ancien chargé de la communication du ministère des Affaires religieuses qu'un seul choix : se retirer de la course électorale. Et pour cause, le candidat indépendant affirme n'avoir reçu du ministère de l'Intérieur que 36 000 formulaires de souscription des signatures, alors que la loi exige la collecte de 75 000 émargements pour chaque candidat. «M. Zerhouni a affirmé que son département m'a remis 16 000 formulaires, alors qu'en réalité je n'en ai reçu que 36 000», souligne notre interlocuteur. En guise de protestation contre «la discrimination pratiquée à l'encontre de certains candidats», M. Tamine a adressé une correspondance au ministère de l'Intérieur dans laquelle il a demandé des formulaires supplémentaires. «J'ai adressé également une lettre de protestation au Conseil constitutionnel», affirme notre source. Convoqué mercredi suite à une plainte pour diffamation, Abdellah Tamine s'est rendu hier au tribunal de Bir Mourad Raïs en compagnie de son avocat. «A ma grande surprise, j'ai appris que le dossier a été transféré le 17 février par le juge d'instruction au procureur général», indique M. Tamine. Et d'ajouter : «La convocation m'est parvenue le lendemain de la date que le juge d'instruction a fixée pour m'entendre.» Notre source dit ne pas comprendre pourquoi la justice le convoque. «Le ministre des Affaires religieuses n'a pas déposé plainte pour diffamation contre moi, mais contre un journal qui a publié des extraits d'une lettre anonyme dans laquelle l'auteur met en cause la gestion de M. Ghlamallah», souligne M. Tamine. «J'ai été entendu en tant que témoin et maintenant on veut faire de moi un accusé», regrette notre interlocuteur qui promet d'expliquer dans le détail cette affaire et celle des formulaires lors d'un point de presse qu'il compte animer demain au niveau de la maison de la presse Tahar Djaout. Une chose est sûre, à la veille du dépôt des dossiers de candidature, il est impossible pour Abdellah Tamine de collecter 39 000 autres signatures. Ainsi donc se termine l'aventure de l'ancien chargé de la communication du département des affaires religieuse et des wakfs.