En s'inclinant, hier à Cotonou, face à son homologue béninoise (0-1), l'équipe nationale de football a enregistré sa première défaite sous l'ère Belmadi. Alors qu'ils avaient la possibilité de valider leur qualification à la CAN 2019, les Verts ont buté sur un adversaire très coriace, qu'ils avaient pourtant battu nettement, quatre jours plus tôt à Tchaker (2-0). Mais les conditions de jeu de cette manche retour n'étaient pas du tout appropriées, pour que les coéquipiers de Brahimi puissent pratiquer leur football, dans la mesure où la pelouse du stade de l'Amitié se trouvait dans un état lamentable. Pourtant, Djamel Belmadi voulait s'adapter à de telles conditions, en changeant son système de jeu, qu'il a ramené à 4/5/1, tout en remaniant son onze avec l'incorporation des joueurs qui répondent au profil recherché, spécialement pour ce match ,a savoir l'aspect physique. L'idée était de faire jouer des joueurs costauds, à l'image de Mandi, Guedioura, et Belfodil, afin de pouvoir répondre au duel physique proposé par les Ecureuils. Malheureusement, le plan de Belmadi n'a pas fonctionné, puisque que même dans ce registre, les Fennecs ont été bouffés par leur adversaire, qui a fait montre d'une volonté et d'un courage à toute épreuve. D'ailleurs, les joueurs de Michel Dussuyer se sont rués sur les buts de Rais M'bolhi, dès l'entame du match. Leurs duels gagnés en milieu de terrain leur ont permis de tenter plusieurs incursions, dont une a fait mouche après un quart d'heure de jeu seulement. C'était sur un magnifique débordement de leur capitaine Stéphane Sessègnon sur le flanc droit, qui a laissé sur place Rachid Ghezzal et Ramy Bensebaini. L'expérimenté attaquant Gençlerbirligi a servi ensuite sur un plateau, son coéquipier D'Almeida, dont la frappe à bout portant n'a laissé aucune chance à M'bolhi (16'). Affolés et privés du ballon, les joueurs de l'EN ont trouvé les pires difficultés de rentrer dans le match. Leur flottement en défense, notamment au niveau du flanc gauche, a failli leur coûter d'autres buts, à l'image de cette tête à bout portant de Mounié, qui est passée à quelques centimètres seulement des buts de M'bolhi (25'). Trop esseulé en attaque, Belfodil n'a pas existé. Tout comme Brahimi, Feghouli, ou encore moins Ghezzal. On pensait qu'avec les changements opérés par le coach national au début de la seconde période, avec l'incorporation de Bounedjah et Mahrez, les choses allaient rentrer dans l'ordre, il n'en fut rien. Malgré l'expulsion de leur capitaine et meilleur joueur Sessègnon, les joueurs du Bénin continuaient à contrôler le match, aidés par le tâtonnement de nos joueurs au milieu de terrain. Ce n'est que durant les dix minutes de temps additionnel que les Algériens vont se créer leurs occasions les plus dangereuses de la partie. Une première fois lorsque Bounedjah a raté son duel avec l'excellent gardien béninois, Farnolle (94+3), puis sur une frappe terrible du latéral gauche Farès, qui s'est écrasée sur la barre transversale (90+7). Entre temps, les locaux auraient pu tuer le match, n'était la vigilance de M'Bolhi. Mais ça ne pouvait pas changer grand-chose dans ce match, du moment que l'Algérie n'a pas montré assez d'arguments pour pouvoir revenir de ce long déplacement en Afrique subsaharienne, avec un résultat positif qui pouvait lui éviter les calculs lors des deux dernières journées de ces éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations 2019. En étant rejoint à la première place du classement par son bourreau du jour, l'EN va devoir faire mieux dès sa prochaine sortie, à Lomé face au Togo, prévue le 16 novembre. D'ici là, Djamel Belmadi a beaucoup de choses à revoir, s'il ne veut pas connaître le même sort que ses prédécesseurs…