L'établissement public de santé de proximité (Epsp) de Bouira a organisé, ce jeudi, une journée scientifique sur le cancer du sein et le cancer de l'utérus au niveau du centre de loisirs Sidhoum Djaâfar. Des médecins spécialistes ont pris part à cette rencontre et ont tenu à expliquer la maladie et comment faire un dépistage précoce. Ainsi, deux communications ont été présentées par deux spécialistes en oncologie, à savoir le «dépistage et prise en charge du cancer du sein» par le Dr Bentahar, médecin spécialiste assistante en oncologie et «dépistage et prise en charge du cancer du col de l'utérus» présenté par Dr Mili, assistante en gynéco-Obstétrique. La journée scientifique dans le cadre d'octobre rose, un mois dédié à la sensibilisation pour la lutte contre le cancer du sein. Plusieurs associations qui se sont engagées dans la prise en charge des malades atteints du cancer et d'autres catégories de malades, sont impliquées dans cet événement. Ainsi, la direction de l'Epsp a annoncé qu'il y aura des journées de dépistage précoce pour le cancer du sein au niveau de l'ensemble des structures à l'échelle de la wilaya à partir de dimanche et ce pour une période de dix jours. Pour ce qui est de la prévalence du cancer dans la wilaya, le Dr Henni, chef de service de prévention à la direction de la santé et coordinateur de wilaya du plan national de la lutte contre le cancer, a déclaré que l'incidence annuelle est de 108 cas de cancer pour 100000 habitants. S'appuyant sur des statistiques qui remontent à 2015 et 2016, le représentant de la DSP a affirmé qu'en 2016 Bouira comptait 975 cancéreux, alors qu'en 2015, il n'y avait que 835 personnes atteintes de cette maladie. Ce qui fait qu'en 2016, 140 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés dans la wilaya de Bouira. Pour ce qui est de la prise en charge de cette catégorie de malades, l'unité d'oncologie de l'EPH Mohamed Boudiaf qui fonctionne avec seulement quatre médecins oncologues est largement dépassée. Pour que ce service fonctionne et assure une bonne prise en charge médicale des malades, il faudra le renforcer par une dizaine d'oncologues et des paramédicaux formés, mais aussi des médicaments. Par ailleurs, il faut souligner que le dépistage précoce du cancer du sein ne pourrait pas être à la portée des femmes issues des milieux défavorisés, car à l'exception de l'EPH Mohamed Boudiaf de Bouira qui est doté d'un mammographe, aucune autre structure publique de la santé ne dispose de ce matériel. Pour le mammographe de l'EPH de Bouira, depuis son acquisition et installation il y a quelques années, il n'a fonctionné que lors du séjour d'une délégation médicale française à Bouira, où la direction de l'hôpital a procédé à l'acquisition d'un numériseur pour faire fonctionner le mammographe. Faute de radiologues, plusieurs appareils du service d'imagerie médicale sont actuellement inopérants et les malades sont contraints de dépenser des fortunes chez le privé.