Alors que le nombre de cas de cancer du sein a triplé ces dernières années à la Wilaya de Tlemcen, les épidémiologistes s'alarment devant cette situation et considèrent que «seules les campagnes de sensibilisation et de dépistage précoce peuvent venir à bout de cette maladie qui touche tous les âges». A cet effet et à l'occasion de la célébration de la journée mondiale pour la lutte contre le cancer du sein, la direction de la santé de la Wilaya de Tlemcen organise des journées d'information et de sensibilisation au plais de la culture d'Imama, animées par des spécialistes du secteur de la santé. en 2018, ce sont plus de 380 nouveaux cas qui ont été enregistrés et ce nombre, diront les spécialistes «doit être reconsidéré à la hausse sachant qu'il porte uniquement sur les malades qui se sont faits dépistés et traités. Plusieurs autres cas existent malheureusement et ne se sont jamais présentés aux établissements sanitaires par ignorance ou par peur, notamment dans les zones rurales ou éparses». D'où «la nécessité d'un travail de proximité auprès de cette frange de la société par des équipes médicalisées mobiles», souligne les spécialités. Ils jugent que ces campagnes de sensibilisation, d'information et de prévention, organisées dans les grands centres urbains «ne touchent malheureusement qu'une partie de la gent féminine» et d'indiquer «que la majorité des cas enregistrés et dépistés tardivement sont parmi les zones rurales». Le cancer du sein demeure l'une des causes de mortalité chez la femme. Son dépistage précoce est la seule arme pour lutter efficacement contre cette maladie. L'on indique que la majorité des cas enregistrés sont de «formes métastasiques, soit de stade 2 et 3 dont le taux de guérison reste très faible et nécessitent de lourds traitements». Ce sont plus de 11.000 nouveaux cas qui sont enregistrés chaque année en Algérie, affirment les spécialistes, et ce sont les «attitudes fatalistes et la peur qui sont l'une des premières causes de la mortalité par ce type de cancer ; pourtant très facile à traiter quand il est diagnostiquer à temps», soulignent-ils. C'est donc face à toute cette problématique auxquels sont confrontés les professionnels de la santé qui préconisent «de nouvelles formes de prise en charge dans le dépistage du cancer du sein». Selon certains spécialistes «il devrait être institutionnalisé un carnet d'examen, comme le carnet de vaccination, pour chaque femme avec comme objectif un examen annuel par une mammographie afin de contenir cette maladie qui a atteint des proportions très inquiétantes». Concernant les facteurs risques de ce type de cancer. Il se manifeste à partir de l'âge de la cinquantaine à raison de trois cas sur quatre et ses causes, selon les spécialistes sont multiples. Ils citent parmi elles la stérilité, les menstruations précoces à partir de l'âge de 12 ans, la prise précoce aussi de pilule, affections du sein comme les kystes et non traitées, des anomalies génétiques qui représentent entre 05 à 10 % des cas et enfin les prises de traitement hormonal prolongé durant la période de ménopause. Ils citent aussi certaines formes héréditaires de cancer de sein dans 5 à 10 % des cas. Ainsi, le cancer du sein est devenu un véritable problème de santé publique et l'on estime à plusieurs centaines de décès par an, plus de 3500 selon les spécialistes avec un taux de survie compris entre 6 et 30% dans les cas diagnostiqués tardivement. Notons que la prise en charge de ce type de maladie depuis son diagnostic jusqu'au traitement est très lourde financièrement. Soit entre 4500 à 6000 Euros par malade, selon les professionnels de la santé, et «la prévention et le dépistage précoce peuvent à l'avenir alléger cette lourde facture».