Première cause de décès chez les femmes et principal motif de consultation en oncologie, en Algérie, le cancer du sein est en nette progression. Cette réalité est due à l'absence d'une politique de prévention. Le diagnostic précoce de ce type de cancer demeure le meilleur moyen de réduire le taux de mortalité, car il permet de traiter la maladie, à son premier stade. Dans cette optique, le service de gynécologie de l'EHU 1er Novembre a organisé, avant-hier, une journée de sensibilisation et de diagnostic. Cette journée entre dans le cadre d'une série d'activités, organisées par cet établissement, en marge de la campagne «Octobre rose». Une équipe constituée de médecins spécialistes en la matière de l'EHU était, sur les lieux, pour la consultation, le dépistage et répondre aux questions des femmes sur cette maladie qui est parfois inconnue pour nombreuses personnes. Le chef de service de gynécologie de l'EHU a saisi cette occasion pour lancer un appel aux femmes, pour se faire dépister. «L'Etat a mobilisé d'énormes moyens, dans le cadre de la politique de prévention et de lutte contre le cancer du sein. Malheureusement, beaucoup de femmes ignorent l'importance de se geste» a-t-il souligné, avant d'ajouter que dans 50% des cas diagnostiqués, la maladie est dans un stade très avancé et la chirurgie est inévitable». D'origines multiples, le cancer du sein est surtout favorisé par le changement alimentaire, le stress quotidien, ainsi que le refus de l'allaitement et le mariage tardif. Pathologie lourde, le cancer du sein est vécu, par beaucoup de femmes, surtout jeunes, comme une maladie handicapante et honteuse. Le dépistage est une arme efficace pour lutter contre le cancer du sein, le détecter à un stade très précoce, a pour objectif une bonne prise en charge, pour une meilleure chance de guérison, surtout, et de permettre à la femme de bénéficier d'une meilleure qualité de soins et de vie avant et après la maladie. Selon les statistiques, deux femmes sur dix, ayant effectué un test de dépistage, ont découvert des symptômes de début de la maladie, alors qu'elles ne ressentaient rien. Dans ce cas, le traitement aura un effet positif pour stopper le développement de la maladie. L'augmentation du nombre des nouveaux cas du cancer du sein, chez la femme, prend des proportions alarmantes, à Oran. Durant la dernière décennie pas moins de 12.000 nouveaux cas de cancer de sein ont été diagnostiqués, par les services de Santé, à Oran et à leur tête, le centre hospitalo-universitaire d'Oran et l'EHU 1er Novembre. Le taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas, de cette maladie, à Oran, est de 20 cas pour 100.000 femmes. De par son incidence, le cancer du sein reste le cancer le plus fréquent chez la femme.