Avec la mise en service du mégaprojet de transfert des eaux vers les régions du sud-ouest de la wilaya de Tlemcen, à partir des nappes souterraines de Chott El-Gharbi, ainsi que de l'inauguration de la station de pompage permettant le raccordement de cinq (05) chefs-lieux des communes de la zone sud de Tlemcen (Terny, Ain-Ghroba, Béni-Bahdel, Azails et Béni-Snouss) aux réseaux de dessalement d'eau de mer, l'amélioration de l'alimentation en eau potable a atteint l'un des plus forts taux à l'échelle nationale. Ainsi, plus de 110.000 mètres cubes d'eau par jour alimentent 16 communes des wilayas de Naâma, Tlemcen et Sidi Bel-Abbès à partir du bassin hydrographique de Chott El-Gharbi, soit plus de 40 millions de mètres cubes, par la mise en service de ce mégaprojet, dont le coût a été estimé à plus de 43 milliards de dinars. «Ce mégaprojet, très stratégique, permettra aux populations de ces régions d'avoir de l'eau potable H24, mais constituera aussi l'un des vecteurs de développement socioéconomique de toute la région du sud-ouest de la wilaya de Tlemcen, et des wilayas limitrophes de Naâma et Sidi Bel Abbès», a affirmé le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors de sa visite, hier à Tlemcen, indiquant qu'«en plus de la sécurisation de l'AEP, ce mégaprojet ouvre de larges perspectives pour le développement de l'agriculture, car il est destiné aussi à l'irrigation des terres agricoles, mais aussi dans l'agropastoralisme et l'agroalimentaire». Selon le ministre «les volumes transférés dépassent les besoins quotidiens des populations, et seront plus que suffisants pour la relance des projets agricoles dans cette région», ce qui va permettre l'irrigation de plus de 6.150 hectares, et générera des centaines de postes d'emplois permanents. Ce projet est constitué de 154 km de canalisations, 60 forages et 28 grands réservoirs, dont quatre (04) d'une capacité chacun de 5000 mètres cubes, implantés à la commune d'Al-Aaricha, et qui font l'objet d'une visite du ministre, tout comme le centre de gestion à distance de tout le système de transfert des eaux, à partir de la nappe de Chott El-Gharbi. L'autre grand projet, qui a fait l'objet de la visite d'inspection du ministre, est celui du projet de réhabilitation du périmètre irrigué de Maghnia. S'étendant sur une superficie de plus 11.100 hectares, ce périmètre est confronté à la problématique de son extension, car seuls 5150 ha sont exploités actuellement, après la mise en service de la station de pompage de Chébikia. Il a été décidé «la levée de tous les obstacles pour son extension et sa valorisation», d'autant que la région de Maghnia est réputée pour ses cultures maraîchères, tant par la qualité que par la productivité. Lors de cette visite, il a été lancé aussi un important projet d'irrigation des terres, à partir du barrage hydraulique de Sekkak. Ce nouveau périmètre irrigué Tafna-Issers, s'étend sur une superficie agricole de plus de 6000 hectares. Auparavant, le ministre avait rendu visite à l'Institut africain de l'eau et de l'énergie de Chetouane, où il a affirmé que «ce centre africain est un véritable acquis pour toute l'Afrique, car il va former des cadres qui vont prendre en charge les défis auxquels est confronté le continent en matière d'eau, d'énergie et de protection de l'environnement. C'est donc toute la sécurité alimentaire qui demeure un vrai défi pour l'Afrique, et que cet institut, pour lequel l'Algérie s'est largement investie, n'est qu'un exemple de coopération Sud-Sud». Le ministre a clôturé sa visite par l'inspection de la station de traitement des eaux de Bouhlou, qu'approvisionne le barrage hydraulique de Béni-Bahdel. Notons qu'en matière de disponibilité de la ressource en eau, la wilaya de Tlemcen dispose de 5 grands barrages hydrauliques en exploitation, de 2 stations de dessalement d'eau de mer et d'une batterie de forages pour l'exploitation des ressources souterraines. Concernant l'irrigation, la wilaya dispose d'un potentiel hydro-agricole très important, la superficie agricole utile étant de plus de 350.000 hectares, dont plus de 30.000 ha sont irrigués, soit 8% de la SAU. Avec la mise en service des eaux de Chott El Gharbi, cette superficie irriguée va s'étendre. A ce titre, le ministre a incité les responsables des secteurs de l'hydraulique et de l'agriculture «à augmenter les superficies à irriguer, car la mobilisation des eaux est plus que suffisante».