La consommation des budgets dans la wilaya de Boumerdès fait défaut. Près de 60 % des subventions allouées aux APC, dans le cadre des PCD et PSD, ne sont pas encore consommées. Selon le rapport de la direction de la programmation et de suivi de budget, sur les 440 opérations inscrites, seules 200 qui sont achevées par les communes, alors 56 autres ne sont toujours pas lancées. On décompte 25 communes sur les 32 de la wilaya, qui accusent un grand retard dans la réalisation des projets, et de surcroît dans la consommation des budgets. Ce fait est constaté, particulièrement dans les communes à fortes densité démographique, notamment Khemis El Khechna, Boudouaou et Bordj Ménaeil. Dans cette dernière, à titre d'exemple, sur les 127 opérations inscrites au titre des PCD, seules 25, qui sont achevées alors que le reste est soit à l'arrêt, ou non lancé encore. De même, le gel a touché certains projets d'équipements. L'ex-wali, Abderahmane Fouatih, ainsi que le nouveau, Mohamed Slamani, étaient catégoriques dans leurs sorties sur terrain. En s'adressant aux élus : ceux qui ne consomment pas leurs budgets n'auront pas de nouvelles subventions. Mais d'une part, la responsabilité doit être partagée. Les élus sortants des mandats APC précédents en sont, dans la plupart, la cause de ce retard. Ils le sont soit par des calculs politiciennes, liés à la campagne électorale, ou au manque d'expérience de certains. Un élu de Bordj Ménaeil nous dira que la majorité des opérations étaient inscrites en 2016. Outre cela, certains élus estiment que les procédures administratives en sont pour quelque chose dans les retards de lancement de projets, à l'exemple du contrôle financier (CF) qui bloque toutes opérations. «Des fois, on rejette une opération à cause d'une simple faute», nous dira l'élu. Cela requiert du temps pour sa rectification. Dans la commune de de Timezrite, des retards considérables sont constatés dans la réalisation du lycée, qui est à sa huitième année de construction. Il risque de ne pas ouvrir les portes aussitôt possible. Il a consommé près de 80 milliards au trésor public. Le taux de raccordement au réseau de gaz naturel est très faible dans plusieurs communes, notamment dans les plus urbanisées comme à Khemis El Khechna. Le taux global avoisine les 45 %, loin de la moyenne nationale. Des projets sont à l'arrêt depuis 2013, notamment à Timezrite et à Chabet El Ameur, et ce en raison d'oppositions. L'assainissement est un autre secteur touché, où 150 villages attendent d'être raccordés. De même, les PSD connaissent d'immenses retards, notamment en ce qui concerne la réalisation des routes et l'aménagement urbain, notamment à Timezrite, où le projet touchant le CW 107 traîne, et celui du chef-lieu de chabet El Ameur qui avance à pas de tortue. Près de 2 milliards de dinars en PSD ne sont toujours pas consommés. Le wali, Mohamed Slamani, qui s'est rendu dans la daïra de Bordj Ménaeil, a déclaré que c'est pas moins de 240 milliards de DA de recettes qui ne sont pas consommées par les communes. «avant de réclamer quoi que ce soit, il est nécessaire de consommer les budgets existants avant de demander d'autres», s'est-il adressé aux élus des communes de Bordj Ménaeil, Cap Djenet, Zemmouri et Legata.