Comme affirmé déjà par les autorités algériennes, l'Algérie sera présente aux négociations entre le Front Polisario et le Maroc, début décembre à Bruxelles, en tant que pays observateur, en sa qualité de pays voisin avec les deux parties en conflit. Sous la pression de la communauté internationale, notamment les USA, les deux parties vont s'asseoir à la même table dans la capitale suisse les 5 et 6 décembre. Le Conseil de sécurité de l'ONU qui a prolongé, sous proposition des USA, le mandat de la Minurso de six mois jusqu'à avril 2019, a appelé, jeudi, le Maroc et le Front Polisario à reprendre les négociations sans préconditions et de bonne foi «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Washington avait motivé sa proposition de renouveler le mandat de cette mission de six mois par le besoin de maintenir la pression sur les partis en conflit afin qu'ils reviennent à la table des négociations. Le Conseil de sécurité a exprimé son plein appui à l'intention du secrétaire général et de son envoyé personnel, Horst Kohler, de relancer le processus de négociations avant la fin de l'année, se félicitant que le Front Polisario et le Maroc et les pays observateurs, l'Algérie et la Mauritanie aient répondu favorablement aux invitations à une première table ronde à Genève les 5 et 6 décembre. C'est donc une réponse cinglante au Royaume qui voulait impliquer l'Algérie dans les négociations en tant que partie prenante. Rabat a toujours accusé Alger d'avoir «créé, financé, armé, abrité et soutenu» le Front Polisario, en lui demandant d'être partie dans la solution au conflit. Or, l'Algérie a répondu en assumant son soutien à la cause sahraouie comme elle a soutenu les autres colonisations dans leur quête d'indépendance. Elle a toujours appelé à l'application des résolutions onusiennes pour trouver une issue au conflit. Jeudi, l'Algérie a réagi après l'adoption de la résolution onusienne. «L'Algérie prend acte de la résolution 2440 (2018) que le Conseil de sécurité vient d'adopter, par laquelle il a, une fois de plus, consacré l'exercice par le peuple du Sahara Occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination comme la seule voie à même de mettre un terme définitif au conflit qui oppose depuis plus de quarante ans le peuple du Sahara occidental au Royaume du Maroc», a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le MAE a relevé que le Conseil de sécurité «appelle de nouveau les deux parties en conflit qu'il a clairement identifiées, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario à reprendre les négociations directes sans conditions préalables et de bonne foi, sous les auspices du secrétaire général des Nations unies, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». «L'Algérie qui a, de tout temps, apporté en sa qualité d'Etat voisin, son plein soutien aux efforts du secrétaire général et de son Envoyé personnel en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental a accepté l'invitation de l'Envoyé personnel de prendre part, en sa qualité d'Etat voisin, à la table ronde prévue les 05 et 06 décembre prochain à Genève», a précisé le ministère. Le département de Messahel affirme que l'Algérie demeure «convaincue que seule une négociation directe, franche et loyale entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario est de nature à conduire à une solution définitive de la question du Sahara occidental conformément à la légalité internationale, à la doctrine et à la pratique des Nations unies en matière de décolonisation».