Photo : APS Par Rabah Iguer L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, qui débute sa 4ème tournée dans la région, a affirmé hier à Alger qu'«il n'y a pas de doute que le statu quo (dans la question du Sahara occidental) est intenable à long terme étant donné les coûts et les dangers qu'il entraîne». A l'issue de l'audience que lui a accordée le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, M. Ross a, dans ce contexte, appelé le Maroc et le Front Polisario à entamer des négociations «sans conditions préalables» et de «bonne foi», «tenant compte des efforts déployés depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis cette date, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». «Les parties en conflit [le Maroc et le Front Polisario] doivent maintenant faire preuve de volonté politique nécessaire pour le surmonter [statu quo]», a-t-il souligné, affirmant que «ceci exige des négociations sans conditions». Christopher Ross, qui est arrivé dimanche à Alger pour une tournée dans la région - la quatrième depuis sa prise de fonction en janvier 2009 -, dans le cadre des efforts des Nations unies en vue de parvenir à un règlement du problème du Sahara occidental, a indiqué que «comme lors de mes visites précédentes, cette nouvelle tournée a pour but principal de m'aider à déblayer le chemin vers des négociations constructives entre le royaume du Maroc et le Front Polisario avec la coopération des Etats de la région, y compris les pays voisins, dont le Conseil de sécurité a émis le vœu à maintes reprises». Il a indiqué que «les échanges avec le président Bouteflika et son équipe ont porté sur les aspects principaux du dossier, ainsi que sur la nécessité de relancer les mesures de confiance actuelles et de mettre en œuvre celles prévues par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR)». «Nous avons également évoqué le climat politique dans le région», a-t-il affirmé. M. Ross a indiqué que, dans les jours à venir, il se rendra dans la région de Tindouf (Algérie), en Mauritanie et au Maroc, «afin de poursuivre les préparatifs de la troisième réunion de pourparlers informels prévue pour le mois de novembre, et qui vise à préparer la voie pour des négociations formelles». «Mon espoir est de voir les parties sortir de l'impasse actuelle et d'entamer des négociations intensives et substantielles sur l'avenir du Sahara occidental», dira enfin M. Ross. La visite de Christopher Ross dans les camps de réfugiés sahraouis est attendue par la direction du Front Polisario avec «optimisme», a annoncé, pour sa part, le Premier ministre sahraoui, M. Abdelkader Taleb Omar. Pour rappel, le Conseil de sécurité avait demandé, dans sa dernière résolution (1871) au Maroc et au Front Polisario de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l'ONU, «sans conditions préalables et de bonne foi», en vue de parvenir à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Le Maroc et le Front Polisario ont engagé, en juin 2007, des négociations directes, sous l'égide de l'ONU, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, et deux réunions informelles à Vienne et à New York, sans aboutir à une avancée réelle. La dernière réunion informelle sur le Sahara occidental a eu lieu à New York, en février dernier, date à laquelle les parties ont réaffirmé leur engagement à poursuivre leurs négociations dès que possible. Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non autonome par l'ONU depuis 1966.