D'illustratrice, Sadia Tabti investit l'univers de l'artisanat avec deux ouvrages sur la poterie et les bijoux et fait une incursion dans le monde littéraire. Présente au 23e salon international du livre d'Alger, Sadia Tabti investit le monde de la littérature en parallèle à celui d'artisane qu'elle apprécie simultanément. D'un abord simple et agréable, Sadia Tabti a évoqué son livre au titre subtil et suggestif «Comme Un Comme Une» édité par l'association française «L'artmémoire». Dans cet ouvrage, elle évoque les insurgés algériens et les communards en 1871 à travers un regard croisé d'ados, Tassaâdit une algérienne et Henri un français qui raconte l' histoire commune de leurs deux pays respectifs. Dans son livre, Sadia raconte la petite histoire dans la grande histoire de ces deux pays liés par un passé commun. Revivifiant ce pan d'histoire pour la transmission, et la vérité historique, l'écrivaine revisite l'histoire des communards français et des insurgés algériens mise sous le boisseau par les deux pays. De père algérien et de mère française, Sadia Tabti vit en France actuellement. Son métier de consultante en conduite de changement, elle l'a conduit à sa passion de la transmission de l'histoire. Elle a accepté de répondre à nos questions. Le Temps d'Algérie : Pourquoi avoir évoqué cette histoire et cette chape de plomb sur ce fait insurrectionnel ? Sadia Tabti : C'est un regard croisé entre deux enfants sur leurs pays respectifs ? C'est aussi l'histoire sur des événements identiques. L'éducation nationale, n'a émis aucun texte sur l'insurrection de 1871 ni en France ni en Algérie. Actuellement, il y a une association intitulée : «les amis de la Commune» qui se sont battus pour que dans les livres d'histoire soit inclus cet événement historique. En outre, ma rencontre avec le petit-fils de Boumezreg Mokrani a été l'élément déclencheur pour réaliser cet ouvrage. Lors de cette insurrection, l'Etat a tué des communards et les a déportés (4 213 ) en Nouvelle-Calédonie. Cette insurrection est due à la défaite de Napoléon III et l'envahissement des prussiens à Paris. De ce fait, les communards ont encerclé la capitale d'où le blocus. Votre livre est-il vendu en France ? Imprimé en Algérie et publié en France chez Artmémoire en 2018, cet ouvrage est vendu dans les deux pays ainsi qu'à Nouméa grâce à Christophe Sand l'arrière-arrière petit-fils de Lounis S'Seghir un bandit d'honneur kabyle. Christophe est un grand archéologue cumulant les fonctions de directeur des Musées de l'océan pacifique et d'un bureau de l'Unesco pour la représentation de la Nouvelle-Calédonie. Quels sont vos projets ? Je serais en résidence d'écriture à Aït Hichem en janvier 2019 pour la conception de mon nouveau livre «Tassaâdit la petite tisseuse», mon troisième ouvrage après ceux de «Tassaâdit la petite potière», «Tassaâdit la petite bijoutière». Après diverses recherches, archives et études, j'ai conçus ces deux livres. Comme autre projet, je ferai un livre sur la guerre d'Algérie sous l'angle de l'émigration en France.