Le potentiel et le savoir-faire nationaux de l'industrie de la sous-traitance sont sous-exploités, a indiqué hier le directeur de la Bourse algérienne de la sous-traitance et des partenariats (BASTP), Layeb Azziouz. Intervenant au cours d'une conférence de presse de présentation de la 5e édition du salon international de la sous-traitance industrielle (ALGEST 2018), prévue du 21 au 24 novembre au palais des expositions d'Alger et co-organisée par le World Trade Center Algiers (WTCA) et la BASTP, Azziouz a estimé que pour exploiter pleinement le potentiel de la sous-traitance en Algérie, il y a nécessité d'accompagner au plus près les entreprises du secteur, généralement des PME ou des TPE, pour insuffler une dynamique sur les moyen et long termes. Prenant l'exemple de l'industrie automobile, il a plaidé pour l'incitation des équipementiers étrangers des constructeurs automobiles à créer des joint-ventures avec des entreprises locales lorsque le volume de production atteindra un seuil minimal de rentabilité pour les sous-traitants, soit 300.000 à 400.000 unités. Le même responsable a expliqué que le développement de la sous-traitance est un processus très lent, qui exige des entreprises du secteur de répondre aux exigences internationales et aux homologations. Présent à la conférence, le président de la BASTP, Kamel Agsous, a indiqué que le salon accueillera cette année 92 exposants répartis entre donneurs et receveurs d'ordre dans les filières liées à la métallurgie, la sidérurgie, la mécanique, l'électricité, l'électronique et la plasturgie ainsi que les métiers relatifs aux services. Au-delà des secteurs traditionnels, cette édition verra la présence marquée des secteurs du montage automobile, de l'énergie (Sonatrach et Sonelgaz notamment), du transport, du développement durable et de l'industrie militaire relevant du ministère de la Défense nationale (MDN). Des conférences se tiendront également au cours de l'événement et des rencontres B to B. Pour sa part, le directeur général du WTCA, Ahmed Tibaoui, a fait savoir que ce salon intervient au moment où émerge une réelle prise de conscience de l'intérêt de diversifier l'économie nationale à travers une production locale intégrée, des investissements étrangers et des partenariats, notamment public-privé. Une orientation qui est soutenue par une politique volontariste du gouvernement pour que les entreprises aillent vers plus d'industrialisation, selon Tibaoui. Par ailleurs, les intervenants ont insisté sur la nécessité du développement de la sous-traitance au moment où les importations de l'Algérie en matière de pièces de rechange ont atteint les 2 milliards de dollars. Pour rappel, le nombre actuel de sous-traitants en Algérie est entre 900 et 1.000 entreprises, soit 10% des entreprises du tissu industriel.