Après les dos d'âne, les automobilistes commencent à se familiariser avec un autre type de ralentisseur : les clous de marquage. Les autorités en font un usage diversifié et les automobilistes ressentent de fortes vibrations en traversant ces passages cloutés. La loi sur la circulation de 2001 est très claire à ce sujet : les ralentisseurs doivent être implantés selon des normes et mesures unifiées à travers le territoire national. Dans la réalité, la situation est très compliquée. Sur les routes, rien qu'à Alger, les automobilistes tombent sur une multitude de ralentisseurs, spécialement posés ou anarchiquement improvisés par les autorités locales ou des citoyens. Les uns sont aménagés à base de goudron et les autres avec des plaques en caoutchouc recyclé. Ces deux formes de dos d'âne sont nettement visibles sur les routes. En plus des dos d'âne, l'on assiste depuis quelque temps à la prolifération d'un autre type de ralentisseurs : les clous de marquage. Les autorités en font un usage très diversifié : passage pour piétons, limitation de voies ou simple décor. Sur les nouvelles voies de circulation, que ce soit à Bordj El Bahri ou à Dély Ibrahim, les passages cloutés foisonnent. Avant, la mode était en vigueur à Alger-Centre. A la sortie du tunnel des facultés, les «msamar» ont remplacé le passage pour piétons, au mépris des dispositions de la loi sur les conditions d'implantation des ralentisseurs qui interdit cette pratique. Ce champ de clous a subi beaucoup de dégradations sous la pression des milliers de véhicules qui y transitent continuellement. En fait, des punaises ont disparu alors que d'autres ont perdu la tête. Depuis la pose de ces champignons, les piétons traversent la route dans d'autres endroits que le passage clouté. A la rue Aslah Hocine, qui longe le siège de la wilaya notamment, l'implantation des clous de marquage serait une affaire de décor. Sur une longueur de 200 m, la rue est entrecoupée de cinq passages pour piétons. Chaque passage est précédé de deux ceintures de «msamar» enfoncés dans la chaussée pour éviter qu'ils s'arrachent. Les champignons ne semblent pas «inciter les usagers à respecter la limitation de vitesse», comme il est de principe dans l'usage des ralentisseurs à type dos d'âne. C'est peut-être pour cette raison que les punaises, implantées à la rue Frantz Fanon (Alger-Centre), pour la séparation des voies et le marquage des passages pour piétons, ont été enlevées. Si au centre-ville, l'usage des clous est de plus en plus abandonné, dans la périphérie, c'est la mode. Le carrefour de Aïn Allah (Dély Ibrahim) en est le parfait exemple. A ce niveau, les passages cloutés sont nombreux et jouent le rôle de «ralentisseurs» sans signalisation et de séparateurs des voies de circulation. Les automobilistes ressentent de fortes vibrations au moment de franchir ses passages.