La principale organisation patronale italienne, Confindustria, a salué la présence en son sein de la raffinerie d'Augusta de Sonatrach, en relevant que c'est «une opportunité pour les entreprises italiennes de s'ouvrir au marché algérien», rapporte le média italien Siracusanews. Lors de la réunion annuelle des sociétés membres de la représentation locale de la Confindustria de Syracuse (Confindustria Siracusa), organisée mercredi dernier dans cette ville sicilienne, s'est tenue la «Journée d'accueil» des 23 nouvelles entreprises entrées dans Confindustria Siracusa au cours de l'année 2018. «Il s'agit notamment de Sonatrach, une entreprise publique algérienne qui a clôturé, le 1er décembre 2018, l'achat de la raffinerie Esso à Augusta (Sicile)», note ce média. Dans son message d'accueil cité par Siracusanews, le directeur général et directeur de la raffinerie d'Augusta de Sonatrach, M. Rosario Pistorio, a déclaré que «Sonatrach a décidé d'investir dans ce territoire, acquérant, outre la raffinerie d'Augusta, les gisements d'Augusta, de Palerme et de Naples, vision du projet Sonatrach 2030, qui vise le développement de la société d'Etat algérienne, dans le contexte des sociétés pétrolières internationales». Selon lui, «le choix est certainement un signe de confiance envers le territoire, la direction et l'ensemble du personnel de la raffinerie d'Augusta. Les valeurs resteront celles du respect de la sécurité, de l'environnement et de l'intégrité, ainsi que de l'attention portée aux besoins des communautés et du territoire, dans le respect total d'un développement compétitif et durable», a-t-il poursuivi. Pour sa part, le président de Confindustria Siracusa, M. Diego Bivona, a déclaré: «Je remercie Esso Italiana pour le cadeau que nous avons reçu: la présence de Sonatrach, une entreprise publique algérienne, une multinationale, un grand groupe pétrolier, qui a choisi ce territoire pour investir, et qui offrira de nouvelles opportunités en termes de poursuite et de relance des activités de la raffinerie». De plus, a-t-il poursuivi, «le choix d'un dirigeant sicilien, Rosario Pistorio, directeur général et directeur de la raffinerie d'Augusta de Sonatrach, est un signe précis d'une grande sensibilité et d'une grande attention portées au territoire». Pour le président de Confindustria Siracusa, «la présence de la raffinerie Sonatrach à Augusta, au coeur de la Méditerranée, est également une opportunité pour nos entreprises (italiennes) de s'ouvrir au marché algérien. J'espère que Sonatrach recevra du territoire l'accueil qu'elle mérite, et qu'elle sera mise en condition de fonctionner de manière optimale, pour la croissance de notre économie et du tissu productif de Syracuse». La Confédération générale de l'industrie italienne, connue sous le nom de Confindustria et dont relève Confindustria Siracusa, est une organisation qui regroupe 116.000 entreprises italiennes, représentant plus de 4 millions de travailleurs. Pour rappel, Sonatrach et ESSO Italiana (ex-filiale du groupe américain ExxonMobil) ont clôturé, le 1er décembre en cours à Milan (Italie), la transaction portant sur la raffinerie d'Augusta. Le périmètre de cette transaction inclut la raffinerie d'Augusta, les trois terminaux pétroliers de Palerme, Naples et d'Augusta, ainsi que des participations dans des pipelines, reliant la raffinerie aux différents terminaux. En conséquence, la filiale raffinage italienne de Sonatrach, dénommée Sonatrach Raffineria Italiana Srl, est devenue propriétaire de ces actifs à partir du 1er décembre 2018. A travers cette acquisition, le système de raffinage de Sonatrach est renforcé d'une capacité de raffinage supplémentaire de 10 millions de tonnes de traitement par an, et d'une capacité de stockage équivalente à une autonomie supplémentaire de 3 jours de consommation en gas oil, et de 3 jours de consommation en essence. Cette capacité de raffinage place cette raffinerie deuxième parmi les positions de Sonatrach en matière de capacités, après la raffinerie de Skikda (16 millions de tonnes/an). Cette même acquisition permet à Sonatrach de combler son déficit local en gas oil et en essence, et de vendre sur les marchés internationaux les produits excédentaires. La raffinerie d'Augusta permet de couvrir les déficits algériens en essences et en gas oil, et ce, même dans l'hypothèse d'un décalage de 2 années dans la mise en service des nouveaux projets de reforming de naphta, du projet d'hydrocrackage de fuel à Skikda, et de la nouvelle raffinerie de Hassi-Messaoud. Les terminaux de carburants de Naples, Palerme et Augusta (inclus dans la transaction) offrent une capacité de stockage supplémentaire de 565 kb (565.000 barils) de gas oil et 309 kb (309.000 barils) d'essence. Ce qui permet, vue leur proximité de l'Algérie, d'assurer 3 jours supplémentaires d'autonomie de stockage par rapport à l'autonomie qui existe en Algérie, à travers les capacités de Naftal et de Sonatrach. De surcroît, l'un des éléments importants du cahier des charges d'ExxonMobil réside dans l'exigence de reprendre la production d'huile de base, à travers un contrat d'offtake (accord d'enlèvement) de 10 ans. Cette condition permet, non seulement d'avoir une source de revenus garantie pour les huiles de base, mais surtout d'avoir ExxonMobil comme partenaire de fait pendant au moins dix (10) ans.