«L'actuel mode de consommation des Algériens génère un taux de gaspillage parmi les plus élevés au monde». Animée par une experte de l'organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), Mme Camélia-Adriana Bucatariu et la chargée du programme de la FAO en Algérie, Zengui Ratiba, la journée d'étude, de sensibilisation et de formation sur le gaspillage alimentaire en Algérie, organisée à la Maison du parc de Tlemcen, a démontré à tous les participants que «l'actuel mode de consommation des Algériens génère un taux de gaspillage parmi les plus élevés au monde et qu'il s'est installé dans notre société un mode boulimique avec des conséquences économiquement catastrophiques pour le pays. L'exemple du pain a été donné à titre indicatif : ce sont des tonnes qui sont jetées quotidiennement dans les poubelles». Le gaspillage alimentaire s'élève à un taux moyen annuel de 40% de la récolte d'un pays et les experts l'estiment en Algérie à plus de 150 milliards de dinars annuellement. L'Algérie est l'un des plus grands importateurs de blé dur et tendre. Mais ces importations reflètent-elles une forte et réelle consommation ? s'interrogent les experts. Non, affirment-ils, car «le gaspillage du pain et tous les dérivés des céréales connaissent les plus forts taux de gaspillage, notamment durant le mois de Ramadhan et lors des fêtes familiales et autres». A titre indicatif, l'on estime à plus de 500 tonnes de pain jetées dans les poubelles à Alger durant le mois de Ramadhan dernier. Ce qui démontre l'ampleur de ce gaspillage qui ne faisait pas partie des mœurs de la famille algérienne et que ce mode de consommation frénétique s'est installé comme un fléau dans notre société. Cette journée de sensibilisation et de formation est destinée aux cadres des directions du commerce, des affaires religieuses, de l'environnement et des EPIC de collecte des déchets ménagers ainsi qu'aux universitaires et aux associations de consommateurs, l'objectif étant l'adoption d'une stratégie afin d'élaborer des mécanismes multiformes pour «réguler et domestiquer le mode de consommation par des campagnes d'information et de sensibilisation». La forme actuelle de commercialisation des produits «est aussi l'une des causes du gaspillage alimentaire et l'on doit normaliser les conditionnements des produits en fonction du consommateur», précisent les experts. Il a été enregistré une très grande quantification de produits à la vente et l'on doit «revenir à la consommation utile». Selon les experts, «l'Algérie est le pays où il est observé un très grand taux de gaspillage alimentaire et une anarchie dans le mode de consommation. Dans cette problématique, les ménages ont une très grande responsabilité». Aux écoles et à tous les niveaux, tout le monde est concerné par ce phénomène qui exige donc la mobilisation de tous pour y remédier ou du moins l'atténuer car ce sont surtout les produits subventionnés par le Trésor public qui connaissent un très fort gaspillage.