Les élus au niveau des Assemblées locales (APC et APW) ont élu, hier, leurs représentants au sein du Conseil de la nation, à l'occasion de l'élection du renouvellement de la moitié des membres élus de la Chambre haute du Parlement. Au total, 48 sièges sont à pourvoir, à raison d'un siège pour chaque wilaya. Le Conseil de la nation comprend 144 sénateurs dont 96 élus (2 pour chaque wilaya) et 48 désignés au titre du tiers présidentiel. Le mandat des sénateurs est de six ans, mais la moitié des membres élus est renouvelée chaque trois ans par les élus locaux. La bataille était surtout rude entre les deux partis principaux au pouvoir, à savoir le FLN et le RND qui contrôlent la majorité des Assemblées locales élues (APC et APW), dans 46 wilayas du pays, excepté les deux principales wilayas de Kabylie (Tizi-Ouzou et Béjaïa), où la bataille était plutôt entre deux partis de l'opposition, le RCD et le FFS. Cette élection intervient conformément au décret présidentiel portant convocation du collège électoral et a été supervisée, pour la première fois, par des magistrats. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait signé, en novembre dernier, un décret présidentiel portant convocation du collège électoral, conformément à la Constitution, notamment ses articles 91-6 et 119 (alinéa 3) et à la loi organique 16-10 du 25 août 2016 relative au régime électoral, notamment ses articles 107, 108 et 109. Le collège électoral est composé de l'ensemble des membres de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) et des membres des Assemblées populaires communales (APC) de chaque wilaya. La dernière élection pour le renouvellement partiel des membres de la Chambre haute du Parlement s'est déroulée le 29 décembre 2015. Elle avait été marquée par la victoire du parti du parti du Front de libération nationale (FLN) qui a remporté 23 sièges, suivi du Rassemblement national démocratique (RND) avec 18 sièges, les Indépendants avec 4 sièges, le Front des forces socialistes (FFS) avec 2 sièges et Fadjr Al Jadid avec un seul siège. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, avait indiqué que vingt-trois (23) partis se sont présentés à ces élections dont le FLN, seule formation politique à avoir réussi à couvrir l'ensemble des wilayas, suivi du RND avec 46 wilayas couvertes, alors que les autres partis ont réussi à couvrir entre 17 et 1 wilayas. Pour ce qui est des candidats indépendants, le nombre de dossiers de candidature acceptés a atteint 41, selon M. Louh. 736 magistrats ont été mobilisés pour superviser les opérations de vote au niveau des 72 bureaux de vote, répartis à travers le territoire national, avec une moyenne de 8 magistrats pour chaque bureau, dont quatre (04) suppléants. Sur un autre registre, le Conseil constitutionnel, avait rappelé aux candidates et candidats à cette élection, qu'en vertu des dispositions de l'article 130 de la loi organique relative au régime électoral, qu'ils ont le droit de contester les résultats du scrutin en introduisant un recours par simple requête déposée au greffe du Conseil constitutionnel suivant les conditions découlant des règles de forme et de fond contenues à l'article 130 susvisé, aux articles 49 et 50 du règlement fixant les règles de fonctionnement du Conseil constitutionnel, ainsi qu'à l'article 28 du décret exécutif N° 18-293 du 21 novembre 2018 relatif à l'élection des membres élus du Conseil de la nation. Le requérant est tenu d'exposer, dans sa requête, l'objet ainsi que les moyens et les motifs au soutien de son recours, de joindre les documents justificatifs à l'appui de son recours. Le Conseil constitutionnel statue sur les recours dans un délai de trois (3) jours francs conformément à l'article 131 alinéa 1er de la loi organique relative au régime électoral. Le Conseil de la nation a été créé lors de la révision de la Constitution en 1996. Il est composé de 144 membres, dont 96 élus au scrutin indirect et secret (deux tiers) et 48 désignés par le président de la République dans le cadre du tiers présidentiel. Selon les premiers résultats partiels qui nous sont parvenus hier soir, le FLN sort largement vainqueur dans 22 wilayas sur 32, talonné par le RND qui a cependant accusé un léger recul. Signalons enfin qu'alors qu'on évoque avec insistance, l'achat de voix et l'intrusion de l'argent sale dans ses joutes, des échauffourées ont eu lieu à Oran entre les élus des deux frères ennemis, le FLN et le RND.