19 personnes sont décédées asphyxiées par monoxyde de carbone depuis le début de 2019. Un lourd bilan pouvant s'alourdir dans les prochains jours en raison de la vague de froid qui va frapper le pays, dès demain, et qui favorisera l'utilisation d'appareils de chauffage défectueux. L'hiver s'est décidé finalement à s'installer en Algérie, à en croire les prévisions de l'Office National de Météorologie (ONM) qui annonce le retour à nouveau de pluie et de neige, devant affecter les régions du Centre et Est du pays dès mercredi après-midi, avant de s'étendre vers les régions côtières et l'Ouest. Des chutes de neige sont prévues à partir de jeudi soir sur les reliefs Ouest et Centre dépassant 1000 m, a-t-on ajouté. Les wilayas concernées sont Béjaïa, Jijel, Skikda, Annaba, El-Tarf et Guelma. Une baisse sensible des températures est également attendue, ce qui augmentera le risque d'asphyxie par monoxyde de carbone. La Protection civile a, à cet effet, appelé la population qui vit dans les régions qui seront touchées par cette vague de froid, à faire preuve de vigilance et de prudence quant à l'utilisation notamment d'appareils de chauffages défectueux. Interrogé hier, le chargé de communication de la direction générale de la Protection civile, Nassim Bernaoui a fait état de 19 décès par ce tueur silencieux, depuis au moins une semaine. «17 personnes ont péri asphyxiées par des fuites de monoxyde de carbone dans plusieurs régions du pays au cours des dernières 24 heures», a-t-il déploré, précisant que onze personnes sont mortes dans la wilaya de Batna, dont 5 membres d'une même famille. Il s'agit du père (32 ans) et de la mère (26 ans) et de leurs trois enfants âgés entre deux et cinq ans. Quatre autres membres d'une même famille âgés entre 36 et 71 ans ont trouvé la mort dimanche à Ghazaouet, dans la wilaya de Tlemcen. Les victimes ont été asphyxiées par des gaz de monoxyde de carbone émanant du chauffage à l'intérieur de leur habitation. Deux personnes, à savoir un homme (81 ans) et sa femme (60 ans), résidant dans le quartier de Baranès à Bouzereah à Alger sont décédées, dimanche aux environs de 16h00, asphyxiées par le CO2 émanant de l'appareil de chauffage. Vendredi dernier, les services de la protection civile ont fait état du décès d'un couple âgé de 30 et 29 ans à la Nouvelle ville Ali Mendjeli (Constantine), dans les mêmes circonstances. Lors de leurs différentes interventions, la protection civile a porté secours à 66 personnes, ayant inhalé le gaz. Ce lourd bilan est induit par des erreurs de prévention en matière de sécurité, l'absence d'une bonne aération et la mauvaise utilisation des appareils de chauffage et chauffe-bains. Le colonel Bernaoui a appelé les citoyens à faire preuve de vigilance et de prudence, face aux risques d'intoxication et d'asphyxie au monoxyde de carbone, ce gaz incolore, inodore et invisible qui fait plusieurs victimes annuellement en particulier en hiver. Les gaz combustibles sont les principales causes des cas d`asphyxie et de décès, a-t-il affirmé. Les asphyxies sont essentiellement dues à des appareils de chauffages défectueux qui ne répondent pas aux normes de sécurité ou qui sont placés dans des endroits mal ventilés ou installés par des personnes non qualifiées, a-t-il expliqué. Il a relevé la nécessité de choisir un plombier qualifié par Sonelgaz pour éviter les fuites. «La baisse de température favorise l'utilisation massive des dispositifs de chauffage qui demandent une grande attention de la part de leurs utilisateurs», a-t-il indiqué, rappelant aux citoyens les consignes de sécurité à respecter pour préserver leur vie et éviter les dommages qui peuvent en générer. En 2018, les services de la Protection civile ont pu secourir 2 433 personnes, alors que 128 autres sont décédées après inhalation de gaz carbonique.