Ceux qui s'opposent à la célébration de cette date n'ont qu'à se rendre à l'évidence : Yennayer est un patrimoine que partage tout le pays, en plus des pays d'Afrique du Nord tout entière L'Algérie célèbre, pour la première fois de son histoire, le nouvel an Amazigh en tant que fête nationale officielle. La reconnaissance de Yennayer, comme l'officialisation de la langue Amazigh ces deux dernières années, sont le fruit d'un long combat qu'ont mené des hommes et des femmes pour recouvrer l'identité nationale. Malgré certaines résistances, émanant notamment des milieux islamo-conservateurs, le fait est là : Yennayer sera célébré dans toute l'Algérie, premier pays d'Afrique du Nord à l'avoir reconnu officiellement. Ceux qui s'opposent à la célébration de cette date n'ont qu'à se rendre à l'évidence : Yennayer est un patrimoine que partage tout le pays, en plus des pays d'Afrique du Nord tout entière. Le président de la commission des fatwas de l'Association des Oulémas musulmans algériens, qui a décrété, il y a quelques jours, la célébration de Yennayer «haram» et contraire aux préceptes de l'islam n'a qu'aller prêcher ailleurs. Les discours de haine et de division, les Algériens en ont connu le prix. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a refusé de commenter cette sortie condamnable. A Bouira, il a expliqué que l'institutionnalisation de Yennayer comme fête nationale a «consolidé la cohésion et l'unité nationales, contrairement à l'époque où cette fête était célébrée secrètement». «Nous célébrons Yennayer devant les caméras des télévision et des médias à travers tout le territoire national. Yennayer est l'une des constantes nationales consacrées par la Constitution», a-t-il lancé. Une fête qui rassemble Les festivités officielles marquant la célébration du nouvel amazigh (Yennayer 2969) ont été lancées depuis Laghouat, en présence du secrétaire général du Haut-Commissariat à l'Amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad. Ce dernier a affirmé que la célébration cette année vient raffermir les liens d'unité entre les différentes régions du pays et fêter notre référentiel national et civilisationnel riche et diversifié et concrétiser la synergie sociale. Il a annoncé l'ouverture de représentations du HCA au niveau des wilayas, en plus d'intensifier l'action pédagogique afin de valoriser les efforts de l'Etat en matière de généralisation graduelle de l'enseignement de la langue amazighe, présente actuellement dans 44 wilayas, avec un total de 344 000 élèves et 2 757 enseignants. Des militants de la cause appellent à la généralisation de l'enseignement de la langue et de manière obligatoire. Aussi, plusieurs manifestations culturelles sont programmées jusqu'au 20 janvier pour marquer la célébration du premier jour de l'an amazigh 2969. Le ministère de la Culture a élaboré un programme de festivités officielles assigné aux directions régionales à travers l'ensemble du territoire. Le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA) a programmé des festivités dans plusieurs villes d'Algérie. L'Office national de la culture et de l'information (Onci) propose un programme alliant expositions, rencontres littéraires et conférences thématiques sur la culture et la langue amazighes à Alger, Oran, Béjaïa, Boumerdès, Tipasa et Constantine. Le Centre des arts-Palais des Rais- (Bastion 23) a organisé la 2e Semaine du patrimoine amazigh par une exposition de produits d'artisanat, en plus d'un programme de conférences, lectures poétiques et concours. L'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) se joint aux festivités de Yennayer en programmant un concert de musique de la chanteuse croate Jasmina Petrovic, et une exposition de peinture d'Amar Amarni à Dar Abdellatif (Alger) outre la projection de films, alors qu'au Palais de la culture Moufdi-Zakaria (Alger), des concerts de musique sont prévus. L'Etablissement Art et Culture de la wilaya d'Alger prévoit un programme d'activités culturelles. D'autres établissements ont prévu des activités pour célébrer l'évènement. C'est dire que la célébration de Yennayer n'est plus un tabou depuis sa reconnaissance par l'Etat algérien qui a fait dans le déni identitaire pendant de longues décennies.