Tous les paris ont explosé. Plus de 3 000 000 de signatures ont été collectées au profit du candidat Abdelaziz Bouteflika par les trois partis de l'Alliance présidentielle et les organisations de soutien. C'est Abdelaziz Belkhadem qui l'a annoncé à l'occasion de son passage samedi au forum de la télévision. Contrairement aux appréhensions, le président de l'Alliance a tenu par là même à confirmer que le président de la République animera lui-même sa campagne, qui sera logiquement menée par les partis de l'Alliance conformément au planning établi. L'invité de la télévision n'a pas omis dans ce contexte d'évoquer avec assurance, conforté par l'engouement populaire qu'a suscité la candidature de Bouteflika et le travail de sensibilisation effectué sur le terrain, un taux de participation qui pourrait atteindre les 65%. «Nous nous attendons à une large participation des citoyens», a-t-il dit. Ainsi donc, c'est en candidat «populaire» que le président Bouteflika dirigera sa campagne. Pour preuve, hormis les 10 000 signatures d'élus, plus de trois millions de signatures de citoyens ont été obtenues par les partis de l'Alliance et les organisations et associations de soutien, a indiqué le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN qui s'exprimait au forum de la télévision. Le chef de l'Etat «animera lui-même sa campagne électorale pour la prochaine présidentielle et nous le soutiendrons, en tant que partis de l'Alliance présidentielle, à travers l'organisation de plusieurs meetings et rassemblements populaires», a encore précisé l'invité de la télévision, avant de s'étaler sur le programme de campagne du candidat. Conformément au planni.ng établi, ce seront les chefs des partis de l'Alliance et des membres de leurs directions respectives qui présideront ces rassemblements. M. Belkhadem a indiqué dans ce sens que l'Alliance présidentielle a tracé, lors de sa réunion organisée samedi, le programme de ces meetings, dont 48 seront organisés au niveau des sièges de wilaya et 360 autres dans les plus grandes daïras et les plus peuplées au niveau national, précisant que les organisations de soutien, elles aussi associées à la campagne, se chargeront de leur côté du même travail. La communauté algérienne à l'étranger sera également ciblée par cette campagne qui s'annonce animée. Le président de l'Alliance indiquera qu'un programme a été tracé à cet effet. Il consiste en l'organisation de rassemblements et de meetings dans toutes les capitales européennes et arabes où se trouve notre communauté. «Nous suivront ce programme en tant que partis de l'Alliance en accord avec la direction de campagne du candidat», a expliqué M. Belkhadem. Le taux de participation avoisinera les 65% Au plan de la mobilisation citoyenne le jour du scrutin, le président de l'Alliance a tenu à répondre aux abstentionnistes et autres partisans du boycott qui affirment que l'élection d'avril sera «morne et sans attraits». «Nous nous attendons globalement à une large participation des citoyens», a-t-il affirmé. S'appuyant sur les taux de participation aux élections présidentielles précédentes, l'invité de la télévision a fait remarquer que ces pourcentages ont toujours dépassé les 50%. Tout en insistant pour «faire en sorte que ces élections soient honnêtes et transparentes et que tous les partis soient représentés dans les bureaux de vote», M. Belkhadem s'appuiera encore, pour répondre à ceux qui estiment ce taux insuffisant, pour justifier «l'engouement populaire» sur nombre de pays méditerranéens et des pays dits «démocratiques». «Ces pays, a-t-il dit, qui peuvent être pris comme des références ont enregistré lors des élections présidentielles des taux allant de 45 à 55%, à l'exemple de la France et lors des récentes élections américaines.» Pour lui, la lecture du taux de participation doit être faite dans «un cadre juste». Effets de la crise économique : il n'y a pas lieu de s'inquiéter Evoquant la crise financière et son impact sur le prochain plan quinquennal, qui sera doté, rappelons-le, de 150 milliards de dollars, M. Belkhadem, plus que jamais rassurant, déclare : «Il n'y a pas lieu de s'inquiéter.» Plus explicite, et tout en affirmant que l'économie algérienne n'est pas touchée sur le plan financier par la crise mondiale, le secrétaire général du FLN a expliqué que même si les recettes du pays, dont 98% proviennent des hydrocarbures et au cas où le prix du pétrole continue de chuter, seront «affectées», il n'y aura pas d'impact sur le financement du prochain plan quinquennal. «Il n'y avait pas à s'inquiéter» sur le prochain programme de développement que le président candidat, Abdelaziz Bouteflika, compte réaliser et ses sources de financement, a-t-il rassuré, déclarant qu'on peut compter sur les recettes des hydrocarbures en «se basant sur une moyenne de 50 dollars US le prix du baril pour l'année en cours et celle à venir, et les réserves de l'année précédente estimées à 144 milliards de dollars». Il citera pour étayer ses «assurances» d'autres procédures qui permettront de réaliser ce programme quinquennal, entre autres, la baisse de la dette extérieure et de la dette intérieure de 1600 milliards DA à 700 milliards DA à la mi-2008.