La Turquie a officiellement mis fin mardi à l'interdiction faite aux femmes de porter le foulard islamique dans les institutions publiques, dans le cadre d'une vaste réforme des libertés publiques mise en œuvre par le gouvernement. La levée de l'interdiction est publiée au Journal officiel et s'applique immédiatement et partout, à l'exception de l'armée et du monde judiciaire, deux secteurs exclus de la nouvelle réglementation. "Une règle qui contredisait la liberté de s'habiller et de mener sa vie comme on l'entend - une source d'inégalités, de discriminations et d'injustice au sein de notre peuple - est désormais de l'histoire ancienne", annonce le vice-Premier ministre turc, Bekir Bozdag, sur son compte Twitter. Les adversaires du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, le plus souvent issus de la gauche laïque, souhaitaient le maintien de l'interdiction, qui remonte à un décret publié en 1925 par le cabinet de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la République turque. Ils accusent le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP) de mettre en œuvre un programme islamiste, destiné à saper les fondations laïques du régime actuel. À l'inverse, les partisans de Recep Tayyip Erdogan saluent ce qu'ils présentent comme une avancée de la liberté de culte.