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Erdogan autorise les fonctionnaires à se voiler
Turquie
Publié dans Le Midi Libre le 02 - 10 - 2013

Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a dévoilé lundi une série de réformes qui, trois mois après la fronde antigouvernementale ayant secoué la Turquie, autorisent les fonctionnaires à porter le foulard islamique et accroissent les droits des minorités, notamment des Kurdes.
Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a dévoilé lundi une série de réformes qui, trois mois après la fronde antigouvernementale ayant secoué la Turquie, autorisent les fonctionnaires à porter le foulard islamique et accroissent les droits des minorités, notamment des Kurdes.
Dans un discours d'une heure, Erdogan a annoncé la levée de "l'interdiction dans les institutions publiques des mesures discriminatoires pour les femmes et les hommes", en l'occurrence du foulard pour les femmes et de la barbe pour les hommes. Symbole de la Turquie musulmane mais laïque voulue par le fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk, ces interdictions resteront toutefois en vigueur pour les policiers, les militaires, les procureurs et les magistrats, a précisé le chef du gouvernement.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan défend le port du voile dans tous les domaines, y compris dans la sphère publique. Il a déjà levé cette interdiction sur les campus universitaires. La mesure, annoncée lundi dernier, doit permettre aux députées d'arborer le foulard au Parlement, un autre sujet qui a fait des remous.
Cette annonce d'Erdogan intervient à moins de six mois des élections municipales, mais surtout quatre mois après le coup d'envoi de la vague de contestation sans précédent qui l'a visé au mois de juin. Parti de la mobilisation d'un groupe d'écologistes contre la destruction annoncée d'un parc d'Istanbul, ce mouvement a vu défiler pendant près d'un mois des dizaines de milliers de manifestants dans les grandes villes, surtout à Istanbul,
Ankara et Izmir (ouest), pour reprocher au gouvernement sa dérive "islamiste", en particulier au travers d'une récente loi restreignant la vente d'alcool. Fort du soutien dont il jouit dans la population, -l'AKP a obtenu la moitié des suffrages aux législatives de 2011-, M. Erdogan a nié toute dérive autoritaire mais sévèrement réprimé les contestataires, s'attirant de multiples critiques, y compris à l'étranger. Outre cette décision emblématique,
Erdogan a présenté lundi une série de mesures destinées à renforcer les droits des minorités, à commencer par les Kurdes, à l'heure où Ankara a engagé des pourparlers de paix pour mettre un terme au conflit kurde, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. Egalement destiné à toutes les autres minorités de Turquie (Alévis, Roms, Syriaques), le "paquet démocratique" du gouvernement autorise l'enseignement en langue kurde dans les écoles privées ou l'utilisation de la langue kurde pour la propagande électorale.
Certaines localités du Sud-Est anatolien, qui abrite une large partie des 15 millions de Kurdes de ce pays, débaptisées après un coup d'Etat militaire en 1980, pourront également reprendre leur nom d'origine. Sur le plan politique, Erdogan a promis une discussion sur l'abaissement du seuil de 10% des suffrages nécessaire pour entrer au Parlement. Et en matière pénale, il a annoncé un renforcement des sanctions contre les "discours de haine", et contre "ceux qui s'opposent aux pratiques religieuses".
Engagé il y a un an, le processus de paix avec les Kurdes marque aujourd'hui le pas. Après avoir annoncé en mars un cessez-le-feu unilatéral, puis entamé en mai le retrait de ses combattants du territoire turc, le mouvement séparatiste kurde PKK a annoncé au début du mois la suspension de ce retrait, accusant Ankara de ne pas tenir ses promesses de réformes Les réformes annoncées seront discutées à la prochaine session du Parlement, qui s'est ouvert hier.
Dans un discours d'une heure, Erdogan a annoncé la levée de "l'interdiction dans les institutions publiques des mesures discriminatoires pour les femmes et les hommes", en l'occurrence du foulard pour les femmes et de la barbe pour les hommes. Symbole de la Turquie musulmane mais laïque voulue par le fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk, ces interdictions resteront toutefois en vigueur pour les policiers, les militaires, les procureurs et les magistrats, a précisé le chef du gouvernement.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan défend le port du voile dans tous les domaines, y compris dans la sphère publique. Il a déjà levé cette interdiction sur les campus universitaires. La mesure, annoncée lundi dernier, doit permettre aux députées d'arborer le foulard au Parlement, un autre sujet qui a fait des remous.
Cette annonce d'Erdogan intervient à moins de six mois des élections municipales, mais surtout quatre mois après le coup d'envoi de la vague de contestation sans précédent qui l'a visé au mois de juin. Parti de la mobilisation d'un groupe d'écologistes contre la destruction annoncée d'un parc d'Istanbul, ce mouvement a vu défiler pendant près d'un mois des dizaines de milliers de manifestants dans les grandes villes, surtout à Istanbul,
Ankara et Izmir (ouest), pour reprocher au gouvernement sa dérive "islamiste", en particulier au travers d'une récente loi restreignant la vente d'alcool. Fort du soutien dont il jouit dans la population, -l'AKP a obtenu la moitié des suffrages aux législatives de 2011-, M. Erdogan a nié toute dérive autoritaire mais sévèrement réprimé les contestataires, s'attirant de multiples critiques, y compris à l'étranger. Outre cette décision emblématique,
Erdogan a présenté lundi une série de mesures destinées à renforcer les droits des minorités, à commencer par les Kurdes, à l'heure où Ankara a engagé des pourparlers de paix pour mettre un terme au conflit kurde, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. Egalement destiné à toutes les autres minorités de Turquie (Alévis, Roms, Syriaques), le "paquet démocratique" du gouvernement autorise l'enseignement en langue kurde dans les écoles privées ou l'utilisation de la langue kurde pour la propagande électorale.
Certaines localités du Sud-Est anatolien, qui abrite une large partie des 15 millions de Kurdes de ce pays, débaptisées après un coup d'Etat militaire en 1980, pourront également reprendre leur nom d'origine. Sur le plan politique, Erdogan a promis une discussion sur l'abaissement du seuil de 10% des suffrages nécessaire pour entrer au Parlement. Et en matière pénale, il a annoncé un renforcement des sanctions contre les "discours de haine", et contre "ceux qui s'opposent aux pratiques religieuses".
Engagé il y a un an, le processus de paix avec les Kurdes marque aujourd'hui le pas. Après avoir annoncé en mars un cessez-le-feu unilatéral, puis entamé en mai le retrait de ses combattants du territoire turc, le mouvement séparatiste kurde PKK a annoncé au début du mois la suspension de ce retrait, accusant Ankara de ne pas tenir ses promesses de réformes Les réformes annoncées seront discutées à la prochaine session du Parlement, qui s'est ouvert hier.


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