La violence en milieu universitaire à pris de larges proportions. Peu de temps après l'assassinat des deux jeunes étudiants, du Zimbabwe à Annaba, et de Assil Belalta, à la cité de Ben Aknoun, voilà qu'une jeune étudiante est sauvagement agressée par ses camarades à Sétif. Dans la nuit de mardi, une étudiante originaire de Bordj Bou Arréridj, résidant à la cité universitaire d'El Hidab 6 à Sétif, s'est fait violemment agresser par trois de ses camarades. A coups de lame sur le visage, la jeune fille a été en cerclée à l'intérieur des sanitaires par trois autres jeunes filles résidant dans la même cité. Selon les dernières informations, ces filles s'étaient masquées le visage pour ne pas les reconnaître. Après l'évacuation immédiate de la jeune fille à l'hôpital par les agents de la Protection civile, une enquête a été ouverte par les services de la sûreté de wilaya. En l'espace de près d'un mois, la violence en milieu universitaire a pris de l'ampleur, confirmant le laisser- aller qui règne à l'intérieur des cités universitaires, pour filles ainsi que pour les garçons. Depuis des années, les cités universitaires ont acquis une très mauvaise réputation. A l'intérieur, le manque de sécurité fait de ces lieux un véritable danger pour les jeunes étudiants. Drogue, alcool, psychotropes… sont illégalement introduits à l'intérieur de ces cités, à l'insu des agents de sécurité qui sont plus occupés à siroter leur café que de surveiller les lieux. Les appels incessants des étudiants vers les responsables du secteur, afin d'intervenir et trouver des solutions à ces problèmes ont été, à chaque fois, dénigrés par ces derniers. Aujourd'hui, les crimes et agressions qui ont été commis à l'intérieur de ces cités confirment les dénonciations de ces jeunes sur l'état catastrophique des lieux. Dans cette perspective, les associations estudiantines ont dénoncé le laisser-aller signalé dans ces lieux. Pointant du doigt le premier responsable du secteur de l'enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, ils avaient précisé que le nombre d'agents de sécurité attribué à ces cités est très insuffisant. Il faut impérativement, selon eux, renforcer la sécurité à l'intérieur, en attribuant aux agents de sécurité l'autorisation de surveiller à l'intérieur des chambres. De son côté, le Conseil National des Enseignants du supérieur (CNES) a appelé hier, à l'organisation d'une conférence nationale avant le mois de mars. Le CNES a expliqué à ce propos, que cette conférence permettra de mettre en place un plan de travail, dans l'objectif de mettre un terme à ce fléau. Présidée par le ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Tahar Hadjar, cette conférence verra la participation des différents partenaires sociaux (organisations estudiantines, syndicats). Le CNES a ensuite signalé le manque de sécurité qui existe à l'intérieur de ces cités, rappelant à cet effet les deux derniers crimes. Dans ce sillage, il a appelé à l'ouverture immédiate d'une enquête sur les entreprises chargées de la sécurité à l'intérieur de ces cités, et qui engloutissent des milliards de dinars chaque année. En outre, le Conseil a appelé au nettoyage de ces établissements des personnes étrangères qui y résident, pour une meilleure organisation et sécurité.