L'eurodéputé du groupe des Verts/Alliance libre européenne, Florent Marcellesi, vient d'appeler les organisations agricoles et associations de défense de consommateurs espagnoles pour se mobiliser contre les accords commerciaux illégaux Maroc-UE incluant les territoires sahraouis. Ces organisations sont appelées à ne pas contribuer à l'occupation du Sahara occidental par le Maroc et aux atteintes des droits de l'Homme. L'eurodéputé invite ces organisations à boycotter tous les produits agricoles portant l'étiquetage marocain. «Les tomates et autres produits agricoles du pillage qui inondent nos supermarchés constituent une concurrence déloyale contre la production locale qui respecte les règles du droit et les droits de l'Homme», a-t-il écrit dans son appel relié par des médias espagnols. Affirmant que «les relations avec le Maroc sont stratégiques pour l'Espagne et pour l'Union européenne», il a souligné que «celles-ci ne peuvent être cependant sacrifiées à aucun prix au détriment du respect de l'Etat de droit et du droit international». Notant que la visite du roi d'Espagne, Felipe VI au Maroc avait coïncidé avec le vote au Parlement européen de l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc, élargi illégalement aux territoires sahraouis occupés, l'eurodéputé a rappelé, dans ce contexte, que le Traité de l'Union européenne stipulait dans ses articles que l'action extérieure de l'UE doit être guidée par le respect du droit international et des principes de la Charte des Nations unies. «Une majorité de députés européens, y compris ceux du Parti populaire (PP) et du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), ont décidé que les intérêts économiques et diplomatiques pesaient davantage dans la balance que le droit international et le droit européen», a-t-il déploré. Conférence de solidarité Florent Marcellesi a dénoncé, en outre, l'attitude des partis européens traditionnels et leurs représentants au Parlement devant les avertissements des organisations internationales comme ceux de Human Rights Watch alertant sur l'exploitation illégale des ressources du Sahara occidental par le Maroc et de Freedom House, qui avait souligné dans son récent rapport que le Sahara occidental occupé reste l'un des territoires ayant le moins de liberté dans le monde. Cela étant dit, le Maroc poursuit sa politique de colonisation du Sahara occidental. Pour dénoncer cette situation, la ministre sud-africaine des relations internationales et de la coopération, Lindiwe Sisulu, a annoncé que son pays accueillera, les 25 et 26 mars prochain, une conférence internationale de l'Organisation de développement de l'Afrique australe (SADC) de solidarité avec le Sahara occidental et de soutien au droit du peuple sahraoui à l'indépendance et à l'autodétermination. Mme Sisulu a déclaré, dans une allocution devant le Parlement sud-africain, que «la conférence constituerait une étape importante pour mobiliser et apporter un soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour son indépendance». Dans ce contexte, la diplomate sud-africaine a souligné que son pays resterait attaché à sa position de principe en faveur du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, rappelant que la position ferme de son pays s'appuyait sur les décisions prises par la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), l'Union africaine (UA) et les Nations unies sur la question du Sahara occidental. La SADC avait tenu une réunion le 6 février dernier pour discuter de l'ordre du jour du sommet de l'UA et préparer la conférence de soutien à la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui sera une occasion pour la mobilisation en faveur de la cause sahraouie, son renforcement aux niveaux africain et international.