Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a animé avant-hier, à l'Institut néerlandais des relations internationales Clingendael Institute à La Haye (Pays-Bas), une conférence sur l'approche algérienne en matière de déradicalisation et de lutte contre le terrorisme et son impact sur la sécurité régionale. «L'Algérie ne ménage aucun effort pour contribuer, autant que faire se peut, à l'avènement de la paix, la sécurité et la stabilité dans sa région qui connaît, depuis quelques années déjà, un haut niveau d'instabilité, d'insécurité et une grande volatilité, notamment en Libye et dans la bande sahélo-saharienne», a-t-il déclaré, affirmant que l'Algérie «est un gage de stabilité et de sécurité régionales». S'exprimant devant un panel d'experts, le chef de la diplomatie algérienne a souligné que les efforts de son pays sont basés sur des principes clairs de non-ingérence, d'équidistance et d'appropriation par les acteurs eux-mêmes des processus de règlement. Il a passé en revue les différentes menaces et défis que connaît la région sahélo-saharienne et l'Afrique du Nord, ainsi que leurs répercussions sur la stabilité de l'ensemble de la région. Il a cité notamment le terrorisme, la radicalisation, le crime organisé, ainsi que l'immigration clandestine massive. Cela, avant d'exposer les efforts de l'Algérie pour faire face à ces défis sur le plan national, avec la mobilisation des forces de l'Armée et des forces de sécurité, ainsi que sur le plan régional en apportant son concours aux pays de la région, dans la limite de ses moyens, notamment à travers la formation de troupes spécialisées, l'équipement et le partage de renseignements et d'expériences. M. Messahel a mis en exergue «l'importance d'une approche holistique pour assurer et préserver la paix et la stabilité dans la région». «Une telle approche doit focaliser non seulement sur les aspects sécuritaires, mais aussi sur les aspects de Gouvernance, du développement socio-économique, ainsi que la lutte contre toutes les formes de marginalisation ou de stigmatisation», a-t-il expliqué. Selon lui, les cinq piliers sur lesquels reposent la politique algérienne en la matière, à savoir le respect et la promotion des droits de l'Homme, l'attachement aux vertus du dialogue pour la résolution des divergences et le règlement des crises et conflits, le recours aux politiques de concorde civile et de réconciliation nationale, la conviction que la démocratie constitue l'antidote au discours extrémiste et sectaire, ainsi que la mise en œuvre d'une politique de dé-radicalisation axée sur la promotion du référent religieux national, la protection des composantes de l'identité nationale -Islam, arabité et amazighité- de toute exploitation, la lutte contre le discours extrémiste et sectaire, et la lutte permanente et structurelle contre les facteurs de marginalisation, d'exclusion ou de stigmatisation politiques, économiques, culturelles, sociales ou encore contre l'injustice et les inégalités sociales. S'appuyant sur le nombre «très insignifiant des Combattants terroristes d'origine algérienne dans les rangs des groupes terroristes», M. Messahel a indiqué que «malgré ce succès de l'approche algérienne, il y a lieu de rester vigilant, en raison du fait que la bête immonde du terrorisme a la capacité de se régénérer rapidement». Dans le cadre de sa visite, Abdelkader Messahel a rencontré les représentants de la communauté nationale établie aux Pays Bas. Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre des rencontres traditionnelles qu'organisent le ministre des Affaire étrangères à l'occasion de ses déplacements à l'étranger, a été une opportunité pour lui de prendre connaissance des préoccupations et des attentes de cette communauté.