Les professeurs d'application des lycées, chargés de la prise en charge des enseignants stagiaires inscrits à la section des lettres et sciences humaines de l'Ecole normale supérieure de Mansourah, sont en colère contre leur administration. Ces derniers jours, ils ont fait circuler une pétition qui sera adressée aux responsables de l'école et à la direction de l'éducation de la wilaya. La grogne des professeurs risque de tourner en conflit ouvert à cause de la rémunération allouée aux professeurs de l'enseignement secondaire (PES) à l'issue des stages d'observation et d'intégration. Elle est évaluée à 8600 DA par an et son virement s'effectue entre la fin du mois de juillet et la mi-août. Les professeurs d'application demandent la révision de cette rémunération, car, selon eux, «le montant de cette indemnité est extrêmement peu gratifiant et loin de toute authentique valorisation pour les propres compétences». Par ailleurs, le mécontentement des PES pourrait influer de manière négative sur la poursuite du programme des stages instaurés par la direction de l'ENS. Les protestataires revendiquent une grille tarifaire plus valorisante, car, faut-il rappeler, le problème de la rémunération des enseignants chargés d'encadrer les élèves-professeurs s'est toujours posé avec acuité : l'on a en effet toujours comptabilisé l'indemnité sur la base du tarif de l'heure supplémentaire, soit environ 180 DA l'heure, barème en vigueur dans les établissements de l'enseignement secondaire. De son côté, la tutelle estime que la prime ne peut faire l'objet pour le moment d'une quelconque révision, ceci bien qu'elle avoue que la demande des enseignants est légitime. Il faudrait donc que les protestataires prennent leur mal en patience et attendent l'entrée en vigueur des textes d'application du statut particulier de la corporation des enseignants. Entre temps, la situation risque de se compliquer au niveau de l'ENS.