La première édition du salon de l'huile d'olive a été inaugurée dimanche à la maison de la culture Ali Zaâmoum à Bouira. Organisée conjointement par la chambre d'agriculture, la chambre d'industrie et la direction du commerce, le salon se veut un carrefour pour les professionnels de la filière de plusieurs wilayas de se rencontrer et d'échanger leurs expériences. Ils étaient près d'une trentaine d'exposants, notamment des propriétaires d'huileries venus de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bordj Bou Arréridj et Boumerdès, à participer au premier salon de l'huile d'olive. D'autres opérateurs qui interviennent dans la filière, dont une entreprise spécialisée dans la commercialisation des bouteilles, et une autre entreprise de fabrication d'emballage, ont pris part à la manifestation agricole. Cependant, au-delà de l'organisation d'un salon de l'huile d'olive, les exposants s'interrogent sur l'avenir de la filière oléicole dans la wilaya. La commercialisation demeure la question la plus importante à laquelle les pouvoirs publics doivent répondre. Pour vendre le produit, les oléiculteurs improvisent. Aucun circuit n'a été mis en place par les autorités, pour permettre aux oléiculteurs d'écouler leur production. «Les pouvoirs publics doivent s'impliquer et mettre en place un circuit, qui nous permettrait de commercialiser notre huile sur tout le territoire national. Nous devons réfléchir d'abord à satisfaire la demande locale. L'exportation viendra après», a déclaré un oléiculteur rencontré au salon. Pour ce qui est du lieu où se déroule le salon, plusieurs exposants estiment qu'il est inaccessible pour le grand public. D'aucuns se demandent pourquoi faut-il organiser un salon dans un endroit que l'on ne trouve pas facilement. «La chambre d'agriculture doit nous expliquer pourquoi nous sommes dans une salle de la maison de la culture que personne ne visite. Il n'y a pas beaucoup de visiteurs. Nous avons besoin d'un endroit où nous pourrons exposer nos produits de manière permanente», ajoute un autre exposant. En outre, les oléiculteurs parlent de beaucoup de contraintes qui font que la filière peine à s'améliorer. Pour la commercialisation du produit dans de bonnes conditions, il faudra un emballage adéquat. Or, la bouteille d'emballage qui est importée de Turquie coûte jusqu'à 300 DA. L'oléiculteur, qui cède son huile entre 600 et 650 DA/litre, n'aura pas une bonne marge de bénéfice. «La bouteille d'emballage coûte presque la moitié du prix d'un litre d'huile. Je ne pourrai pas commercialiser à près de 1000 DA/litre. J'ai un crédit qu'il faut rembourser dans les délais. Et tout le monde doit savoir qu'une huilerie fonctionne deux à trois mois dans l'année. A cela s'ajoute l'ouverture de plusieurs huileries dans la région», souligne un exposant. Par ailleurs, quant à la production oléicole de cette saison, la direction des services agricoles (DSA) de Bouira parle de Huit (08) millions de litres récoltés à ce jour.