Le marché de l'huile d'olive en Algérie demeure le plus désorganisé. Les pouvoirs publics ne semblent pas avoir une vision claire pour mettre en place un mécanisme permettant de booster cette filière en aidant les oléiculteurs et oléifacteurs à commercialiser leur produit d'abord sur le marché local. En dépit des moyens techniques et les différents investissements dans ce secteur, notamment la filière oléicole, les producteurs d'huile se plaignent. Dans la wilaya de Bouira, les oléiculteurs rencontrés au salon de l'olive organisé à M'Chedallah, à l'occasion de la visite du ministre de l'agriculture, du développement durable et de la pêche, demandent à ce que les autorités locales interviennent pour prendre en charge leurs doléances relatives à la commercialisation de l'huile. Des oléiculteurs ayant acquis des huileries dans le cadre du dispositif Cnac affirment que la mévente cette année bat tous les records. « Cette année nous n'avons rien vendu depuis le début de la saison. À 550 DA le litre le produit stagne. On ignore pourquoi l'huile d'olive ne se vend pas comme les années précédentes. C'est la raison pour laquelle nous demandons aux autorités locales de nous aider à trouver un marché pour commercialiser notre produit. Nous devons rembourser notre crédit dans les délais. À ce rythme, cette activité risque d'être compromise », a déclaré un oléiculteur de la commune de Taghzout qui a fait partie de la trentaine d'exposants au salon de l'olive de M'Chedallah qui s'est déroulé le 04 et 05 mars derniers. Ainsi, des oléiculteurs ont soulevé la dévalorisation du produit local en matière du coût par rapport au produit importé. « Le produit local et le produit importé n'ont pas la même valeur sur le marché. Le problème réside dans la mentalité patrons des grandes surfaces. Ils préfèrent vendre une huile de l'importation qui est moins chère. Il faut noter que les produits importés qu'on trouve dans les grandes surfaces ne sont pas des produits labellisés. C'est une contrainte majeure et c'est à l'inverse de la politique de l'Etat qui est censée promouvoir le produit local», a souligné un professionnel de la filière oléicole de la région de M'Chedallah qui lance un appel aux autorités pour la création d'espaces pour la commercialisation des produits du terroir. Pour ce qui est de l'exportation de l'huile d'olive algérienne, les professionnels estiment que plusieurs efforts doivent être consentis pour que le projet réussisse. Produire une quantité importante de l'huile d'olive de qualité répondant aux normes de plusieurs pays, notamment européens, nécessite un effort considérable à la fois des autorités en charge du secteur agricole que des oléiculteurs. D'aucuns estiment que le producteur d'huile doit mener plusieurs batailles pour pouvoir imposer son produit sur le marché extérieur. Il faut miser sur la qualité, et ce tout en produisant une huile de moins de 0,8% de taux d'acidité et le prix qui doit être fixé de manière raisonnable. Car l'huile d'olive algérienne est la plus chère au monde, estiment certains professionnels de la filière. Par ailleurs, la production oléicole cette année à Bouira est estimée à six millions de litres récoltés, d'après les déclarations du directeur des services agricoles à la radio locale, pour un rendement de 15 quintaux à l'hectare. En matière d'huile, le DSA a déclaré que le rendement réalisé cette saison à Bouira est de 17,5 litres par quintal. La wilaya dispose d'une superficie dédiée à l'oléiculture de 37000 hectares. La superficie qui est entrée en production est de 30000 hectares.