Le président iranien, Hassan Rohani, se rend ce lundi en Irak, pour une visite officielle qui doit sceller l'amélioration des relations politiques et économiques entre les deux pays. C'est la première fois que Hassan Rohani se rend en Irak depuis cinq ans. Cette visite intervient alors que l'Iran est soumis aux sanctions américaines qui frappent durement l'économie du pays. Le renforcement des relations avec les voisins est une façon de contourner ces sanctions. L'Irak est en train de devenir le premier partenaire commercial de l'Iran, malgré les pressions de Washington. Il s'agit principalement, d'exportations de produits iraniens vers l'Irak. L'objectif du président Rohani est de doubler le volume des exportations iraniennes, pour atteindre les 20 milliards de dollars d'ici deux ans. L'Iran exporte différents produits, notamment de l'essence et de l'électricité, et des services vers son voisin. Depuis la chute de l'ex-dictateur irakien Saddam Hussein, les deux pays à majorité chiite sont devenus de proches alliés. L'Iran a été notamment, le premier pays à aider l'Irak contre le groupe Etat islamique, en envoyant sur place des armes et des conseillers militaires. Cette visite va également consolider le rôle régional de l'Iran, après la récente visite du président Bachar el-Assad à Téhéran. Le président US se rendait en catimini au mois de décembre, sur une base militaire, dans un pays et au delà dans une région où, de son aveu, les Etats-Unis ont perdu jusqu'ici quelque 7.000 milliards de dollars: «Tout cela et le président US n'ose même pas s'afficher en public». Ce pays est l'Irak qui accueille ce lundi en grande pompe, le président iranien pour une visite de trois jours. Les responsables irakiens ont boycotté dans leur majorité le président US, et Rohani, lui, rencontrera tous les hauts responsables d'Irak. Message aux américains La visite du président iranien en Irak dans le contexte actuel du Moyen-Orient, bénéficie d'une grande importance et envoie un message aux Etats-Unis et à d'autres pays de la région. Le président iranien, Hassan Rohani, est à Bagdad pour un voyage visant à renforcer les liens stratégiques, malgré les efforts américains pour maintenir les deux voisins séparés, et pour limiter l'influence de l'Iran dans la région. Il a rencontré son homologue irakien, Barham Saleh, peu de temps après son arrivée pour des discussions importantes, que le président iranien a qualifiées de très bonnes. Selon le quotidien qatari Al-Araby Al-Jadeed publié à Londres, cette visite pourrait être l'occasion d'ouvrir de nouveaux consulats iraniens dans certaines provinces irakiennes. Le Premier ministre irakien a fait savoir que plusieurs accords de coopération dans les domaines économique, politique et frontalier, allaient être signés au cours de la visite du président iranien. Le voyage, qualifié d'«historique» par le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a été considéré par les experts comme la réponse de l'Iran, au voyage clandestin du président américain, Donald Trump, en Irak. Trump s'est rendu en Irak à l'occasion du Nouvel An, et a passé la plus grande partie de sa brève visite, à expliquer comment il voulait garder les troupes américaines dans ce pays arabe, afin de «surveiller» l'Iran, avec lequel l'Irak partage une frontière longue de 1.400 kilomètres. La visite non annoncée a suscité des critiques d'officiels irakiens et de dirigeants régionaux, dont le président Rohani, qui a déclaré que la visite secrète contrevenait à la souveraineté irakienne.