Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a salué les revendications du peuple algérien pour le changement du système, et plaidé pour leur «satisfaction» dans les plus brefs délais. Ouyahia, remettant sa casquette partisane après sa démission de la tête du gouvernement, le 11 mars dernier, n'a pas tardé à se ranger du côté du peuple, après avoir défendu bec et ongles, et jusqu'à la dernière minute, un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika. Dans un message adressé aux militants du Rassemblement national démocratique (RND), à la veille de la réunion du bureau national tenue hier, le secrétaire général du parti a, tout en saluant «les revendications pacifiques de notre peuple», estimé qu'«il faut les satisfaire dans les plus proches délais, pour éviter à notre pays tout dérapage, et pour que l'Algérie reprenne son souffle et continue son processus de développement économique et social». Les mots sont clairs et ne laissent place à aucune ambiguïté. Le patron du RND appelle les tenants du pouvoir à se soumettre à la volonté du peuple, qui ne réclame rien d'autre que le départ du système en place. Pour Ahmed Ouyahia, au RND, «nous sommes convaincus qu'il n'y a pas plus cher que de sauver l'Algérie de toute impasse ou crise». «Il n'y a ni gouvernance ni pouvoir plus cher que l'Algérie», a-t-il tranché dans son message, rappelant «la contribution» de son parti à la sauvegarde de l'Algérie, qui a gagné sa bataille contre le terrorisme. Le chef du RND a, cependant, lancé un appel à la classe politique, aux partis de l'opposition notamment, afin d'accepter des concessions pour aller vers une sortie de crise. Une sortie qu'il n'imagine pas en dehors du plan proposé par le Président Bouteflika, ignorant que le peuple continue de rejeter ledit plan à travers ses manifestations. Ouyahia affirme que le RND participera «aux consultations et au dialogue» durant lesquels «il défendra une conviction fondamentale, à savoir la nécessité que tout le monde fasse des concessions, à même de convaincre le citoyen de la crédibilité de la transition démocratique proposée par le président de la République», a-t-il écrit. Ces mêmes «concessions», dont la nature n'est pas expliquée par le SG du RND, pourraient selon lui, «convaincre des parties de la scène politique, notamment l'opposition, de participer à la conférence nationale, durant laquelle on travaillera en toute souveraineté et démocratie à réviser la Constitution, à élaborer une nouvelle loi électorale, et à la mise en place d'une nouvelle commission indépendante d'organisation des élections». L'ancien Premier ministre, qui décrit la situation que traverse le pays comme «difficile et pas rassurante», rappelle que «le RND a toujours été en première ligne pour servir l'Algérie, soutenir ses positions et sa direction, à sa tête le moudjahid, Abdelaziz Bouteflika». A l'adresse de ses militants, il sonne désormais l'unité des rangs pour faire face à cette situation. «Le contexte actuel impose à nous tous de nous consacrer avec toutes nos forces et dans l'unité des rangs, à participer pour que l'Algérie puisse traverser sa crise, en se tenant à la sagesse au service de l'intérêt suprême du pays», dira Ahmed Ouyahia. Un objectif national «suprême» pour lui, et qui «suggère à tous de travailler pour la mobilisation de toutes nos forces vives au sein de la société, en vue de rétablir le calme et la sagesse, pour concrétiser le changement réclamé par des voies organisées, protégeant la stabilité du pays». Ces directives, conclut le patron du RND, sont «une feuille de route» avec laquelle le parti, son bureau national et ses coordinateurs travailleront. Ouyahia a d'ailleurs annoncé l'organisation prochaine d'une rencontre, avec ses coordinateurs des bureaux de wilaya pour la renforcer.