La Banque d'Algérie (BA), censée être l'instance habilitée à contrôler toutes les opérations de transfert de devises, a estimé hier par le biais d'un communiqué, qu'il ne s'agit que de «rumeurs». La Banque d'Algérie a réagi aux appels de l'Ordre des avocats, qu'ils l'ont interpellée dimanche 24 mars, afin de surveiller rigoureusement les opérations commerciales douteuses des sociétés privées. De nombreuses voix se sont élevées appelant à la vigilance contre des transferts illicites de devises. La Banque d'Algérie (BA), censée être l'instance habilitée à contrôler toutes les opérations de transfert de devises, a estimé hier par le biais d'un communiqué, qu'il ne s'agit que de «rumeurs». «Les informations portant sur la fuite des capitaux vers l'étranger ne sont que des rumeurs» a-t-on indiqué, précisant que «les opérations de transfert des capitaux sont soumises à des contrôles très rigoureux et à une réglementation et des conditions drastiques». Selon, la Banque des banques, «les informations visent à instaurer un climat de confusion, et conduire en erreur l'opinion publique». «Le prétendu emballement des transferts de capitaux par le canal bancaire, est dénué de tout fondement», ajoutent pour leur part, des responsables de la Banque cités par l'APS. «Le dinar étant l'unique monnaie qui a cours légal en Algérie, aucune banque, et en aucun cas, ne peut octroyer et n'a octroyé un crédit en dollars ou en toute autre monnaie que le dinar. C'est le cadre légal. Toute autre assertion est infondée», affirment les mêmes responsables. Au cours des deux premiers mois de 2019, «il n'a été constaté aucune augmentation significative des transferts en devises par rapport aux mêmes mois des trois années précédentes», relèvent-ils. La BA devait plutôt rassurer l'opinion publique sur la situation des réserves de change actuelles. Dans un contexte de crise politique et une économie agonisante, les Algériens ont le droit de garder un œil sur ce qu'il reste des capitaux. Il est vrai qu'à l'heure actuelle, les craintes exprimées à propos d'une accélération de la fuite des capitaux ne sont pas complètement étayées. Il faut dire que la Banque d'Algérie est en première ligne, étant donné qu'il s'agit de sa responsabilité directe. L'interpellation dans le contexte présent d'institutions comme la Banque d'Algérie, ou le ministère des Finances, est certainement légitime. L'Ordre des avocats d'Alger a lancé un appel au gouverneur de la Banque d'Algérie et l'ensemble des responsables des institutions bancaires, «à s'abstenir de faire passer et de rembourser les contrats ou opérations commerciales qui servent des intérêts privés». Dans un communiqué signé par Me Abdelmadjid Sellini, l'organisation a évoqué des «informations qui circulent et qui sont sûres» portant sur des «opérations bancaires suspectes pour le transfert d'argent vers l'étranger dans le cadre de contrats et de marchés qui sont en contradiction avec l'intérêt général». Me Mokrane Aït Larbi, qui vient d'interpeller le Procureur général, a appelé à s'astreindre à «un contrôle rigoureux des opérations financières et des mesures nécessaires et conservatoires, pour faire face à toutes les tentatives visant à transférer illégalement l'argent public». Les propositions du groupe Nabni Des experts et des spécialistes de l'économie algérienne ont également avertis contre la «dilapidation des bien de l'Etat». On citera le professeur d'université, Mohamed Cherif Belmihoub, qui réclamait, lors de son passage à la radio, des mesures exceptionnelles. Selon lui, au cours de la période actuelle, «les réserves de change du pays doivent être sous contrôle et sous supervision directe au-delà de la Banque d'Algérie». Mais également, le groupe Nabni, qui enfonce le clou en considérant qu'il «se doit d'alerter l'opinion publique sur le risque de faillite vers lequel le pays se dirige à grands pas». Le Collectif a formulé plusieurs propositions pour sauver l'économie nationale. Dans une note publiée en début de semaine, le collectif a estimé que «l'heure est grave et en l'absence de garde-fous, de transparence et de contre-pouvoirs efficaces, la menace d'une recrudescence des actes de prédation est réelle, particulièrement dans le contexte actuel (…)». Nabni a encouragé la société civile à «exiger expressément des comptes et de la transparence aux pouvoirs publics». Appelant à «la transparence immédiate et continue sur les réserves de change et les opérations d'importation», Nabni préconise entre autres, la «publication d'un état hebdomadaire des réserves de changes, et des engagements de la Banque d'Algérie en matière d'importations».