Parmi les dossiers les plus compromettants figure le marché des poubelles publiques, attribué à une entreprise de gré à gré et contre l'avis du comité de marché de l'APC, qui avait désigné une autre entreprise moins-disante. Suite à toute une série de scandales et de malversations financières qui ont secoué l'APC de Tlemcen ces derniers mois, la wali a ordonné et dépêché une commission d'enquête. Celle-ci est à pied d'œuvre depuis jeudi passé, a-t-on appris des élus de ladite APC, et épluche tous les dossiers suspects, ayant trait avec les marchés publics passés avec des entreprises ciblées, et en transgressant le code des marchés publics. Parmi les dossiers les plus compromettants figure le marché des poubelles publiques, attribué à une entreprise de gré à gré et contre l'avis du comité de marché de l'APC, qui avait désigné une autre entreprise moins-disante. En effet, en décembre 2018, une entreprise de jeunes avait décroché le marché d'installation des poubelles publiques, suite à une consultation publique lancée par l'APC de Tlemcen. Elle a été déclarée moins disante pour un montant de 642 millions de cts. C'était compter sans les desseins inavoués du président d'APC et ses fidèles élus, ou comme on les qualifiait jadis de «protégés du clan Louh». Le marché a été alors concédé à une entreprise ciblée pour un montant de 1,2 milliards de cts, et cette dernière s'est lancée dans l'installation des poubelles publiques sans avoir été désignée par le comité des marchés. Pour faire taire la protestation, le P/APC avait contraint le comité des marchés à déclarer «consultation infructueuse», malgré la protestation de certains autres élus et l'entreprise désignée légalement moins-disante par le comité de marché. En ce 10 du mois de mars, le P/APC a tenté de se rattraper, en placardant une annonce faisant état «d'un lancement d'une consultation pour installation de poubelles publiques», sachant que le marché a été attribué et achevé. Ceci a provoqué un tollé général à l'APC de Tlemcen. Sur ce, les élus ont saisi le chef de Daira et le Wali sur cette malversation flagrante, qui est venue s'ajouter à d'autres plus graves, dont l'affaire de l'expertise qui a défrayé la chronique sur la place publique de la ville de Tlemcen. Maire et expert L'APC de Tlemcen devait procéder à une consultation pour un marché de 12 milliards de cts, portant sur la réhabilitation des voies publiques de la ville. Etant président d'APC dans l'exercice de ses fonctions, et expert architecte de son état dans son bureau d'études, le P/APC avait procédé à l'établissement à une expertise pour une entreprise ciblée, Entreprise R. Koraib, et cela après avoir surestimé ses réelles capacités d'exécution et son parc matériel et technique. L'expertise est donc finalisée et signée par le Maire-expert, et inséré dans le dossier de soumission au niveau du comité des marchés. Le cachet humide de l'expert-Maire et du comité de marché attestent de cette procédure illégale et de complaisance, contre laquelle il avait perçu un montant de 300 millions de cts comme frais d'expertise. L'entreprise en question a finalement décroché le marché. Ayant eu vent de cette fameuse expertise, le P/APC avait alors tenté de la retirer du dossier de soumission. Il a été confronté au refus catégorique du directeur des finances de l'APC, qu'il limogea pour n'avoir pas exécuté ses injonctions illégales. Confronté avec la véracité des faits, le P/APC finira par reconnaître ses méfaits, en affirmant que «ce n'était là qu'une erreur non intentionnelle». Sur ce, les enquêteurs ont emballé tous les dossiers liés à cette affaire. Des super-élus intouchables Appuyés et soutenus par un «clan», comme le sait toute la ville de Tlemcen, certains élus se sont retrouvés intouchables. Le vice-président chargé des affaires sociales est devenu le «rainbow» d'APC. Il avait agressé physiquement un autre élu-avocat en pleine séance d'APC, et un jeune entrepreneur de l'ANSEJ qui ne voulait pas se plier à ses exigences malintentionnées. Au niveau de la direction de l'action sociale, c'est la «tyrannie et le harcèlement», comme l'atteste la dame qui est venue le dénoncer à l'APC, et qui s'est retrouvée à l'hôpital pour une crise cardiaque. Elle avait tenté vainement de faire transmettre au P/APC les vidéos compromettants qu'elle avait sur son téléphone portable. Autant d'affaires qui minent l'APC de Tlemcen qui, depuis son installation, s'est mise à négliger les préoccupations majeures des citoyens. L'état de délabrement total des artères du centre-ville et l'absence de bennes tasseuses en sont des preuves irréfutables, sachant que l'APC de Tlemcen est riche et gère un budget autonome de plus de 100 milliards de cts par an.