La région méditerranéenne est confrontée au défi de garantir un développement économique répondant aux besoins d'une population jeune, en lien avec les objectifs de développement durable, entre autres, la création d'emplois, la lutte contre la pauvreté et l'accès durable à l'énergie. La mise en place d'un nouveau modèle énergétique dans la région de la méditerranée, fondé sur la sécurité d'approvisionnement, de compétitivité et de débouchés, demeure nécessaire pour faire face à la croissance de la demande en énergie, a souligné, hier à Alger, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab. «Les défis énergétiques, notamment la croissance de la demande, la durabilité et la production énergétique dans la région occidentale de la méditerranée et les enjeux internationaux, imposent de passer d'un modèle basé sur les importations et les exportations vers un nouveau modèle énergétique régional, fondé sur la sécurité d'approvisionnement, de compétitivité et de débouchés», a précisé M. Arkab, lors de son allocution d'ouverture du forum d'Alger sur les énergies. Il a relevé qu'outre ces défis, la région méditerranéenne est confrontée au défi de garantir un développement économique répondant aux besoins d'une population jeune, en lien avec les objectifs de développement durable, entre autres, la création d'emplois, la lutte contre la pauvreté et l'accès durable à l'énergie. S'agissant de la question du financement des projets, M. Arkab a relevé la participation de la Banque Mondiale à ce forum, et a plaidé pour une collaboration en matière de financement de projets. «En effet, l'accès au financement demeure encore un obstacle pour beaucoup de pays, notamment du sud», a-t-il regretté. «Il demeure nécessaire de trouver des mécanismes permettant aux pays de la région méditerranéenne et aux institutions financières, de faciliter et de promouvoir le financement de ces projets», a ajouté le responsable. Pour ce qui est de l'Algérie, M Arkab a rappelé que le secteur des hydrocarbures représentait les 2/3 du budget de l'Etat et 20% du produit intérieur brut (PIB) du pays, soulignant le rôle primordial que joue le secteur des hydrocarbures dans l'économie nationale, «dans la mesure où il procure la quasi-totalité des recettes en devises». «En termes de potentiel, l'Algérie dispose de réserves d'hydrocarbures de plus de 4 milliards de tonnes équivalent pétrole (TEP), dont les 2/3 sont en gaz naturel, auxquels s'ajouterait les ressources non conventionnelles et les renouvelables, considérées parmi les plus importantes au monde», a relevé le ministre. Capacités d'exportation Pour ce qui est infrastructures, l'Algérie dispose de capacités d'exportation de près de 90 milliards de m3 par an à travers des gazoducs transméditerranéens et des unités GNL, trois terminaux pétroliers, et des capacités d'accostage de navires de gros tonnage pour les liquides, ainsi qu'une importante flotte de navires gaziers (GNL et GPL), a-t-il ajouté. S'agissant de la génération électrique, M. Arkab a relevé que le pays a développé une capacité de près de 20 GW, à laquelle s'ajouteront plus de 13 GW à l'horizon 2030, avec un réseau de transport et de distribution couvrant tout le territoire, et des connexions avec le Maroc et la Tunisie. «Ceci dit, nos priorités énergétiques restent axées sur le renforcement de l'offre en hydrocarbures, la diversification du mix énergétique par l'introduction des renouvelables et la maîtrise de la consommation», a-t-il relevé. Il a rappelé dans le même contexte, que les autorités du pays avaient adopté un programme national des énergies renouvelables, dont près de 450 MW sont déjà réalisés, principalement photovoltaïques, tout en promouvant l'objectif d'intégration nationale. Pour ce qui est du but essentiel de ce premier forum d'Alger sur les énergies, M. Arkab a assuré qu'il sera un espace pour développer des partenariats gagnant-gagnant, entre les deux rives de la méditerranée. «L'espace euro-méditerranéen, particulièrement notre région, est important en termes de production et de transit des ressources énergétiques, avec de grandes complémentarités», a-t-il estimé, ajoutant que «la partie sud est relativement bien pourvue en ressources naturelles, tandis que les pays de la rive nord sont plus riches, avec de grands besoins d'importation d'énergie». «Les gazoducs et les interconnexions électriques transméditerranéens actuels et futurs, devraient conforter les interdépendances et la solidarité entre les deux rives», a-t-il souligné. Il a ajouté que dans le but de concrétiser de par ce forum, une politique méditerranéenne différente, tirant profit des leçons et des expériences précédentes, la participation de la société civile et de la jeunesse va être privilégiée, et devrait aboutir à des projets concrets. M. Arkab a relevé que les trois axes abordés par ce forum concernant les énergies renouvelables, les ressources conventionnelles et la digitalisation, peuvent cerner les problématiques liées au partenariat énergétique entre les pays des deux rives. Digitalisation Pour ce qui est de la question de la digitalisation, M. Arkab a relevé que sa généralisation dans le secteur énergétique, pourrait bousculer les modèles classiques de production et de consommation. «Avec un potentiel considérable dans la création de valeurs sur toute la chaîne, la digitalisation offre une nouvelle opportunité pour diminuer la fracture numérique, et favoriser les activités innovantes des startups, créatrices de richesses et d'emplois», a-t-il dit. Le ministre s'est dit par ailleurs, réjouit que les discussions de ce forum abordent le thème des «interconnexions électriques et le développement d'un marché régional d'électricité et son intégration au marché européen», ajoutant que «ce partenariat pourrait être un cadre idoine pour relancer le processus d'intégration des marchés électriques dans le Maghreb, et entre le Maghreb et l'Union européenne». «Le renforcement des interconnexions électriques nord-sud et est-ouest va conforter les efforts de développement du marché électrique régional. Cette occasion pourrait permettre de relancer les travaux de la boucle électrique méditerranéenne», a souligné le ministre. S'agissant des ressources conventionnelles (l'un des thèmes du forum), M. Arkab a rappelé que le développement de la chaîne gazière entre la rive sud et la rive nord de la méditerranée occidentale, reste un modèle de partenariat réussi à plusieurs niveaux, ajoutant que ces pays devront le renouveler à travers des modèles innovants, capables d'assurer un développement inclusif. En termes d'énergies renouvelables, le ministre a assuré que les deux rives détiennent un potentiel d'économie d'énergie qui appelle à des projets de partenariat et d'échange d'expériences. Il a assuré à la fin, que le partenariat énergétique entre les acteurs des deux rives constitue un élément majeur pour la réussite de la transition énergétique.