Dans la lancée de son discours et des garanties qu'il tentait de présenter à l'opinion publique, hier, Ahmed Gaïd Salah, a jeté un véritable pavé dans la marre, en parlant de la justice, et surtout de la réouverture de certaines affaires, alors que la partie concernée n'en a pas fait état. «Dans ce contexte précis, nous soulignons que la justice, qui a recouvert ses pleines prérogatives, agira en toute liberté, sans contraintes aucunes, sans pressions ni ordres, pour entamer des poursuites judiciaires contre toute la bande impliquée dans les affaires de détournement des fonds publics et d'abus de pouvoir pour s'enrichir illégalement», a déclaré le général de corps d'armée, chef d'Etat-major de l'ANP. Gaïd Salah ne s'arrêtera pas là. Il ajoutera : «A cet effet, nous rassurons l'opinion publique que la question s'étendra à tous les dossiers précédents, comme l'affaire d'El Khalifa, de Sonatrach et du Boucher, et autres dossiers relatifs à la corruption qui ont occasionné des pertes considérables au Trésor Public». Des propos qui prêtent à beaucoup d'interrogations, surtout que la justice n'a jamais parlé de la réouverture des dossiers en question. Des observateurs se sont demandés d'ores et déjà sur ce qui semble être «une intrusion de l'homme fort de l'armée dans le travail de la justice». Bien qu'il est du droit des algériens de demander des comptes à tous ceux qui ont bradé les richesses du pays, même lorsqu'il s'agit d'affaires bâclées dans le passé, il n'en demeure pas moins qu'il appartient à la justice de faire son travail sans aucune interférence. Reste à savoir si les annonces de Gaïd Salah seront confirmées par le parquet général ?