La nouvelle de la démission de Belaiz a vite fait le tour des réseaux sociaux et des sites d'information, comme elle a été accompagnée par des scènes de joie dans la rue. Les étudiants qui manifestaient dans la capitale, ont réagi à cette annonce, scandant «dégage, dégage» pour les autres «3B» restants Un des «4B», dont le peuple algérien réclame le départ immédiat a sauté. Le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, a jeté l'éponge après deux mois depuis sa nomination. Sous la pression populaire qui se poursuit pour la neuvième semaine consécutive, ce fidèle à l'ex-président, Abdelaziz Bouteflika, a fini par se retirer, ouvrant la voie désormais aux autres «B» de suivre la même démarche. «Le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, a informé les membres du Conseil, lors d'une réunion tenue mardi 16 avril 2019, qu'il a présenté au chef de l'Etat sa démission du poste de président du Conseil constitutionnel, qu'il occupe depuis la prestation de serment le 21 février dernier», précisait hier cette institution, dans un communiqué repris par l'agence officielle APS. Selon la même source, Tayeb Belaiz a, dans sa lettre de démission au chef de l'Etat, «exprimé son souhait que Dieu préserve l'Algérie et le peuple algérien vaillant de tout danger». La nouvelle de la démission de Belaiz a vite fait le tour des réseaux sociaux et des sites d'information, comme elle a été accompagnée par des scènes de joie dans la rue. Les étudiants qui manifestaient dans la capitale, ont réagi à cette annonce, scandant «dégage, dégage» pour les autres «3B» restants, à savoir le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, et le président de l'APN, Moad Bouchareb. En imposant le départ de Tayeb Belaiz, les algériens affirment ainsi, que la voie constitutionnelle que veulent imposer les tenants du pouvoir est impossible à concrétiser. Le Conseil constitutionnel est un élément important dans le processus de transition préconisé via la Loi fondamentale. Il s'agit de l'institution en charge de la validation des dossiers de candidature pour l'élection présidentielle fixée pour le 4 juillet prochain. C'est aussi au Conseil constitutionnel que revient la tâche de contrôle de la régularité de l'opération électorale. Agé de 70 ans, Tayeb Belaiz a été nommé le 10 février à la tête du Conseil constitutionnel par Bouteflika, après le décès de Mourad Medelci. C'est dire qu'il avait accepté de jouer le jeu du 5e mandat qui était alors en marche, voire même le prolongement du 4e. Deux plans tombés à l'eau grâce à la mobilisation du peuple. Aujourd'hui, les algériens ne veulent pas des symboles du régime finissant, particulièrement ceux qui tournaient autour de Bouteflika. Tout est possible ! Que se passera-t-il après cette démission ? En effet, l'article 81 du Règlement fixant les règles de fonctionnement du Conseil constitutionnel, prévoit qu' «en cas de décès ou de démission du Président du Conseil constitutionnel, le Conseil se réunit sous la présidence du vice-président et en prend acte. Le Président de la République en est immédiatement informé». Il faut s'attendre après à ce que le chef de l'Etat désigne un remplaçant à Belaiz. Mais, même Bensalah lui-même se trouve contesté au sein du peuple. D'où l'inutilité, voire l'illégitimité de n'importe quel choix qu'il serait appelé à faire. Devant cette impasse, il n'y a que la voie politique qui est préconisée. D'ailleurs, le chef de l'Etat-major de l'ANP n'a pas exclu, hier, dans son discours à Ouargla, le recours à d'autres solutions pour mettre fin à la crise. Le général de corps d'armée a, tout en réitérant «l'engagement de l'Armée Nationale Populaire, d'accompagner les institutions de l'Etat durant cette transition», souligné que «toutes les perspectives possibles restent ouvertes afin de surpasser les difficultés, et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais, car la situation ne peut perdurer davantage, vu que le temps nous est compté». Un message que peuvent saisir les autres «B» disqualifiés par les algériens, et partir avant qu'ils ne soient peut-être relevés de leurs postes par la force ! La démission de Belaiz est, en tout cas, un prélude pour une nouvelle étape, dans la marche des algériens pour le changement du régime.