L'Algérie, à l'instar de la communauté internationale, a plaidé à l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation, célébrée lundi à Alger, pour l'amélioration des systèmes alimentaires pour lutter contre la faim et la malnutrition dont souffrent 842 millions de personnes. Des systèmes alimentaires durables au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition" est le thème choisi par l'Organisation mondiale de l'agriculture (FAO) pour célébrer la journée mondiale de l'alimentation (JMA) cette année afin de sensibiliser le public aux problèmes de la malnutrition et d'inciter les pays à faire du secteur agricole un élément indispensable au développement économique national. Ces pays sont, "plus que jamais appelés à prendre en charge le problème de la faim et de la malnutrition en y accordant plus d'intérêt et d'analyse", a estimé le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri lors de son discours prononcé lors de la cérémonie de célébration de la JMA. Soulignant le rôle important des systèmes alimentaires durables pour la lutte contre la faim et la pauvreté, M. Nouri a plaidé pour une approche qui prévoit de nouveaux systèmes de production, l'exploitation rationnelle des terres, de l'énergie, de l'eau et des produits chimiques. Concernant l'Algérie, le ministre a rappelé que le gouvernement avait placé l'amélioration de la sécurité alimentaire du pays au sommet de ses priorités notamment en consacrant au secteur agricole une enveloppe de 200 milliards DA par an. Ces efforts, a-t-il dit, ont été sanctionnés par des résultats encourageants qui ont valu à l'Algérie une reconnaissance de la FAO pour avoir réalisé, avant terme (2015), le premier objectif du millénaire pour le développement relatif à la lutte contre la pauvreté. L'Algérie a contribué aussi aux efforts consentis par la communauté internationale dans la lutte contre la faim et la malnutrition à travers la solidarité effective de l'Algérie avec les peuples souffrant de ces phénomènes. M. Nouri a rappelé, dans ce contexte, l'initiative de l'Algérie concernant l'annulation d'un milliard de dollars de dettes de 16 pays dont quatorze d'Afrique et deux du Moyen-Orient. Le représentant de la FAO à Alger, Nabil Assaf a salué, de son côté les efforts de l'Algérie en matière de sécurité alimentaire annonçant, par ailleurs, un projet de coopération qui s'étend sur la période 2013-2016. L'organisation onusienne et le gouvernement algérien ont élaboré et validé le Cadre de Programme par pays (CPP) qui constitue, explique M. Assaf, un nouvel outil de planification, de mobilisation de ressources et de concertation avec nos partenaires afin renforcer et d'améliorer l'efficacité, l'efficience et l'appropriation de l'assistance de la FAO en Algérie. L'Algérie et la FAO ont identifié trois domaines prioritaires. Il s'agit de l'amélioration durable des performances techniques, économiques et sociales, de l'amélioration de la gestion des ressources naturelles physiques (sols, eau) et biologiques (végétales, animales et halieutiques) ainsi que de l'adaptation du cadre institutionnel et renforcement des capacités. Le document, dont plusieurs de ses axes ont un lien avec l'amélioration des systèmes alimentaires, sera signé incessamment, a indiqué le même responsable. Le phénomène de la faim dans le monde reste alarmant S'agissant de la situation de l'alimentation dans le monde, la FAO estime que malgré les efforts consentis par les différents pays dont l'Algérie, le problème de la faim et de la malnutrition demeure un phénomène alarmant, puisque 842 millions de personnes à l'échelle planétaire souffrent encore de faim chronique. Bien que les disponibilités alimentaires par habitant aient augmenté de 40% depuis 1945, le fonctionnement du système alimentaire révèle toutefois d'énormes lacunes, constate la FAO. "Le plus gros échec est que, malgré l'abondance des approvisionnements alimentaires, la santé de plus de la moitié de la population mondiale est victime de sous ou de surconsommation", relève le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva dans son message remis à la presse à l'occasion de cette journée. Parmi les conséquences de cette situation, note encore la FAO : un enfant de moins de cinq ans sur quatre souffre d'un retard de croissance, près de deux milliards de personnes ont des carences en vitamines et en minéraux essentiels à une bonne santé et paradoxalement 1,4 milliard de personnes sont en surpoids pondéral.