Ceux, qui ont prédit un fléchissement de la dynamique populaire pour cause de ramadhan, se sont lourdement trompés. Les étudiants de l'université Abderrahmane Mira viennent en tout cas de prouver le contraire en organisant hier, une manifestation grandiose de dénonciation du système. En dépit donc, de l'aléa du jeûne et de la chaleur, les manifestants viennent de donner une leçon de courage aux citoyens. Comme chaque mardi dès lors, les étudiants, banderoles et pancartes bien en vue se sont rassemblés d'abord à l'entrée du campus de Targa Ouzemour, en scandant des slogans hostiles au pouvoir, avant d'entamer leur marche vers onze heures. Aux cris de : «système dégage !», la procession s'engage le long du boulevard. De larges banderoles flottent au dessus des carrés appelant le système à dégager dans sa totalité. «Les étudiants exigent le départ de tout le système», ou encore «le peuple est la source de tout pouvoir», sont des slogans qui retiennent l'attention et montrent que la détermination n'a subi aucune usure. Même Ahmed Gaid Salah, le vice-ministre de la défense nationale, a eu sa part de la colère des étudiants qui demandent sa tête. «Gaid Salah n'a aucune crédibilité pour diriger le pays en ces moments cruciaux que vit le peuple algérien. Il fait partie aussi du système honni par le peuple. C'est pourquoi nous exigeons le départ de tout le système dans sa totalité, y compris lui», nous dit une étudiante. «Les arrestations de certaines figures du système ne constituent aucun gage. C'est une pièce de théâtre à laquelle le peuple est invité. Qu'ils partent tous», renchérit sa copine. Les étudiants, véritable fer de lance de la dynamique populaire qui secoue le pays depuis le 22 février, n'en démordent pas à propos de l'élection présidentielle prévue pour le 04 juillet prochain. Ils affirment s'engager pour que cette joute ne se tienne jamais.