La mobilisation de la communauté estudiantine de Béjaïa pour le départ du système est toujours de mise. Hier encore, des milliers d'étudiants, d'enseignants et de travailleurs de l'université Abderrahmane-Mira sont sortis dans la rue pour réaffirmer leur engagement et leur détermination à poursuivre le combat pacifique engagé par le mouvement populaire né le 22 février dernier. Il faut dire que la manifestation d'hier, qui intervient au deuxième jour du mois sacré de Ramadhan, a été une grande réussite dans la mesure où la mobilisation était au rendez-vous. Il était presque 11h lorsque le premier carré des manifestants a entamé la longue marche qui s'étalera du campus universitaire de Targa Ouzemour jusqu'à la placette de la Liberté d'expression portant le nom du journaliste assassiné Saïd Mekbel. La procession humaine, qui a parcouru un itinéraire long de quelque quatre kilomètres, a scandé plusieurs slogans hostiles au pouvoir, réclamant "le départ d'Abdelkader Bensalah, de Noureddine Bedoui et de son gouvernement", "l'annulation de l'élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain" et "la mise en place d'une instance indépendante devant gérer la période de transition démocratique". Même le chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, n'a pas échappé aux foudres des manifestants qui l'ont appelé à "dégager". "Ni Gaïd, ni Bensalah, ni Bedoui !", n'ont-ils cessé de proclamer tout au long de leur parcours. Autres slogans scandés par les marcheurs : "Djazaïr hourra dimocratiya" (L'Algérie libre et démocratique), "Y en a marre de ce pouvoir", "Anedu alama yeghli udabu" (Nous marcherons jusqu'à la chute du régime), "Pouvoir assassin", "Ulac smah ulac", "Système dégage !"… En plus de l'emblème national et du drapeau amazigh qui flottaient au milieu de la foule, les manifestants ont arboré d'imposantes banderoles sur lesquelles on pouvait lire ces mots d'ordre : "Le peuple est la source de tout pouvoir", "Libérez la liberté, la liberté fera le reste !", "L'université s'engage, le système dégage", "Les étudiants exigent le départ de tout le système", "La jeunesse est une force vive dans la construction du pays"... La 12e marche de la communauté universitaire de Béjaïa s'est achevée dans le calme, vers 13h. KAMAL OUHNIA