Pointé par Patrice Evra dimanche dernier dans Téléfoot, Rolland Courbis a accepté pour Francefootball.fr de donner son sentiment sur la non suspension du latéral gauche par la FFF. Un brin ironique sur le cas du joueur de Manchester Utd, l'entraîneur a également évoqué son usure à la tête de l'USM Alger. Pour le consultant radio, il ne fait aucun doute que l'Algérie et la France se qualifieront au Mondial. Que pensez-vous de la décision de la FFF de ne pas sanctionner Patrice Evra après sa sortie médiatique virulente ? Je suis très content. C'est une très bonne chose. En termes de respect, donne-t-on un bon signal aux autres joueurs des Bleus ? Ce n'est pas mon problème. Il ne faut pas m'interroger sur des trucs qui ne se sont pas encore passés. Sur Evra, oui ! Didier Deschamps ne peut pas se permettre de se passer d'un joueur aussi important. L'intérêt de tous, et des médias, c'est la qualification au Mondial. L'équipe de France ne peut pas s'affaiblir. Patrice Evra est indispensable à la France. Etes-vous dans l'ironie ou le pensez-vous sincèrement ? Evidemment que je le pense. Un mec comme ça qui fait une carrière comme ça. Il est important dans sa façon : d'analyser les choses, de s'exprimer, de défendre sur un terrain de football ou de se défendre quand il doit régler des comptes. On ne peut pas se passer de lui. Personne n'est irremplaçable, mais on peut faire une exception pour Evra. Vous vous êtes récemment exprimé sur la pression que vous subissez à l'USM Alger, imaginez-vous votre avenir proche en Algérie ? Chaque semaine que je passe, c'est une semaine que je rajoute au douze mois que j'ai déjà passé ici. Je résiste… C'est assez passionnant, passionné et compliqué. Pour le reste, je vais essayer de décrocher ma 30e victoire en 49 matches ce samedi sur le terrain de Chlef (match disputé hier). Pourquoi est-ce si difficile ? En Algérie quand tu fais une victoire, un nul et une défaite, tu as l'impression d'avoir perdu 10 matches 5 à 0. Je suis le seul entraîneur au monde à jouer samedi mon sixième match à l'extérieur en neuf journées. Quand on sait qu'ici, au moindre mauvais résultat, on te coupe la gorge. Il y a déjà eu 8 entraîneurs limogés sur seize équipes. Au lieu d'être inquiet, j'ai un fou rire. Je suis comme ça, je suis différent et heureusement que mon président l'est aussi. Battue au Burkina Faso (3-2) en barrage aller à la Coupe du monde, l'Algérie peut-elle renverser la situation le 19 novembre prochain à Blida ? Je peux même vous donner mon pronostic. Cela sera très compliqué voire impossible que le Burkina puisse empêcher l'Algérie de se qualifier au Mondial. Qu'est-ce qui vous conforte dans ce sentiment ? Les Algériens ont déjà vingt joueurs supérieurs à ceux de l'adversaire. Il y a aussi ce stade de Blida avec une pelouse magnifique. L'Algérie va s'imposer dans un contexte chaud bouillant pour le Burkina. Je ne les vois pas un seule seconde résister à cela. En l'attente de l'officialisation du départ de Rachid Taoussi à la tête des Lions de l'Atlas, votre nom circule du côté du Maroc. Seriez-vous tenté par ce challenge ? Je suis flatté que mon nom puisse être cité. C'est un grand pays de football que je connais bien notamment à travers les Belhanda, Aït Fana ou El Kaoutari. Maintenant que j'ai une bonne expérience du Maghreb, cela pourrait effectivement être intéressant. Etes-vous confiant dans les chances des Bleus face à un adversaire comme l'Ukraine ? Après deux saisons moyennes, nous avons le retour en forme de mon ami Didier Deschamps. L'affaire Evra va lui servir pour faire ce qu'il veut à ce poste-là. Cela dépend bien évidemment de son point de vue sur la question, Il peut notamment se séparer du joueur. Ensuite, être tombé contre l'Ukraine avec un match retour en France, si ça, ce n'est pas le retour en forme de Didier Deschamps, cela y ressemble. C'est la culture de la gagne et le jeu de mots est facile avec les trois premières lettres du mot culture. Mais l'Ukraine reste sur une bonne dynamique... Vous vouliez tomber contre qui ? Contre le Lichtenstein ? Il n'y était pas dans les quatre qu'on pouvait tirer. Il ne manquait plus qu'on tombe sur une équipe de basket. Et en plus, on reçoit. Celui qui n'est pas d'accord avec moi, je veux bien, mais qu'il argumente.