Toujours leader de la Ligue 1 malgré son faux pas à Bologhine mardi dernier face au MC Oran (1-1), l'USM Alger tient encore son destin entre les mains, concernant la course au titre en cette ultime journée du championnat. Et si l'histoire se répétera pour les Rouge et Noir à Constantine, 23 ans après ? Gagnés par le stress depuis mardi, le soir où leurs favoris ont raté une aubaine inouïe pour mettre la main sur leur huitième sacre national, les supporters usmistes espèrent la reproduction du même scenario qui avait couronné leur équipe en 1996. A l'époque, mis sous pression par le MC Oran qui le talonnait de deux petites unités, le club de Soustara était condamné à l'exploit lors de la dernière journée du championnat, sur le terrain du CS Constantine. Finalement, un doublé de Bilel Dziri lui a permis de remporter le deuxième titre de champion d'Algérie de son histoire, qui est intervenu 33 ans après le premier (2-1). L'USMA a certes, depuis, étoffé son palmarès par cinq autres couronnes nationales, mais elle n'a jamais eu à attendre la dernière journée pour les valider. Ce qui constitue une situation nouvelle pour ses nombreux fans qui ont moins de 30 ans. D'où la grosse désillusion qui s'est emparée de ces derniers, après la contre-performance enregistrée par leur équipe face au MCO. Leurs ainés leur diront certainement que parmi les sept titres de champion d'Algérie que l'USMA a gagnés durant son histoire, celui de 1996 est sans doute celui qui avait le plus de saveur. Non seulement parce que les Usmistes avaient souffert jusqu'à la dernière minute pour se l'offrir, mais aussi parce' qu'il a sonné le renouveau du club, une saison après son retour parmi l'élite. Si l'USMA décroche ce soir son huitième titre, il marquera donc certainement pour longtemps la nouvelle génération de ses fans, qui n'a jamais tant été sous pression avec leur équipe comme durant cet exercice 2018/2019. La question est de savoir maintenant si les coéquipiers de Raouf Benguit ont les moyens et la détermination de transformer ce soir le calvaire qu'ils ont enduré depuis le début de la phase retour en joie absolue. Vue la petite forme qu'ils affichent en cette année 2019, au point qu'ils n'ont gagné que quatre matches sur quinze toutes compétitions confondues, dont aucun à l'extérieur, cela ne plaide pas du tout en faveur de l'équipe de Lamine Kebir, avant d'aborder ce dernier rendez-vous de la saison. Et comme les Sanafir affichent une invincibilité de plus de trois ans en Ligue 1 dans leur antre du Chahid Hamlaoui, cela n'arrange pas leurs affaires non plus. Mais en football, tout reste possible, surtout sur un match. L'USMA n'a certes pas gagné hors de ses bases depuis le 30 octobre dernier, et rien ne dit que cette longue disette ne va pas s'arrêter dans la ville du vieux rocher. En tout cas, l'actuel leader de la Ligue 1 n'a pas d'autres choix que de puiser aux fins fonds de ses tripes, pour rééditer l'exploit de 1996 face à un adversaire qui n'est concerné par aucun enjeu en cette fin de championnat, sauf celui de vouloir finir la saison en beauté, et surtout de veiller au respect de l'éthique sportive. Ce qui s'appelle un vrai défi.