Alors que les réserves de change ne cessent de s'amenuiser, et que les indicateurs économiques sont pratiquement tous au rouge, le Gouvernement tente des mesures pour sauver la face. «Dans le but de préserver les réserves de changes et réduire le déficit commercial, le Gouvernement a tenu, au début de ce mois, une réunion présidée par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, lors de laquelle le ministre des Finances a présenté un exposé sur les mesures à prendre pour réduire le déficit de la balance des paiements et la préservation des réserves de change, à la lumière des résultats des travaux d'un comité composé de représentants des ministères des Finances, du Commerce et de l'Industrie», a indiqué un communiqué du Premier ministère. A l'issue de cette réunion et des débats qui ont suivi, des mesures ont été prises pour la réduction de la facture annuelle d'importation des kits CKD/SKD, destinés au montage des véhicules touristiques, et des kits destinés à la fabrication des produits électroménagers, électroniques et téléphones mobiles, et ce en veillant au strict respect des cahiers des charges y afférents, avait-on indiqué. Ainsi, la semaine passée, le Gouvernement a décidé les quotas d'importation de kits CKD/SKD, ainsi que les modèles à assembler, pour les quatre opérateurs qui opèrent sur le territoire national : Renault, Volkswagen, Hyundai et Kia. La part du lion est revenue à la marque française, Renault. Il est accordé a Renault d'importer pour 660 millions de dollars. En deuxième position vient Sovac, avec 600 millions, suivie par Kia avec 380 millions, et enfin de Hyundai avec 360 millions. La facture d'importation des kits CKD/SKD, qui s'approchait des 4 milliards d'euros en 2018, est ainsi plafonnée à 2 milliards seulement pour cette année. Dans le même but de réduite la facture d'importation et la préservation des réserves de changes, le Gouvernement a annoncé avoir donné son accord, la semaine dernière, à de nouvelles mesures visant la régulation des importations des céréales et du lait, deux produits qui totalisent plus de la moitié des importations alimentaires du pays. Des Commissions multi-sectorielles regroupant les ministères des Finances, du Commerce, de Industrie, et élargie à l'Agriculture, ont été présentées lors de la réunion par le ministre des Finances, Mohamed Loukal, mercredi dernier, à l'issue de la réunion présidée par le Premier ministre, Noureddine Bedoui. Ces nouveaux mécanismes visent la «réduction du déficit de la balance des paiements et la rationalisation des importations à l'effet de préserver les réserves de changes», ajoute le communiqué, qui précise qu'«à la vue de l'importance du sujet, et par souci de préserver le pouvoir d'achat du citoyen, il a été décidé de consacrer un Conseil interministériel, en vue d'examiner avec précision les procédures de mise en œuvre de ces mécanismes, ainsi que le rôle de tous les acteurs intervenant dans cette filière, en vue d'y conférer plus d'efficacité et d'efficience», indique-t-on.