Les médias mainstream n'en parlent pas, mais des milliers de Soudanais qui exigent, deux mois après le départ d'el-Bechir, le retour du pouvoir aux civils, le revendiquent toujours : la fin de la présence des militaires soudanais au Yémen. A La Mecque, l'Arabie saoudite et les Emirats ont largement desserré les bourses et promis argent et soutien politique à la junte militaire mais le corps de l'armée soudanaise qui compte ses morts chaque jour à Jizan, à Najran et à Asir, a du mal à croire aux promesses creuses, faites par Riyad. D'où cette purge que la junte militaire vient de lancer d'abord au sein des services du renseignement du pays. Après le massacre du sit-in il y a une semaine, l'opposition à la junte militaire au pouvoir au Soudan a organisé dimanche une campagne nationale dénommée «désobéissance civile». L'initiative vise à dénoncer les putschistes au pouvoir et leur implication dans le bain de sang du 03 juin et la répression qui s'est poursuivie les jours suivants. En effet, un retour au pouvoir civil est ce qui pourrait arriver de pire au régime de Riyad, un tel pouvoir allant sans doute s'opposer à un déploiement massif des forces soudanaises au Yémen. Les militaires soudanais gracieusement payés par les Salmane sont déployés à Dhale au sud du Yémen, non loin d'Aden mais aussi sur le front sud saoudien, dans ces trois provinces de Jizan, de Najran et d'Asir que l'Arabie saoudite est sur le point de perdre face à l'avancée des forces d'Ansarallah. La coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite a commis des crimes de guerre contre les civils au Yémen.