Paru aux éditions Necib dans la collection Joshua, Comment oublier leurs crimes ? de Mohamed Essaleh Essadik se décline dans l'évocation du colonialisme avec ses corollaires la cruauté, la haine et la torture. L'ouvrage Comment oublier? Voyez leurs crimes, de Mohamed Essaleh Essadik paru aux éditions Necib témoigne de cette forme de violence qui annihile toutes formes de dignité, d'égalité et de justice. L'auteur dédie ce livre empreint de mansuétude et de compassion aux persécutés de la cause algérienne, qui furent patients et résistants dans leur défi jusqu'à leur dernier souffle : «Parmi ces vieux fourvoyés dans une cour afin d'être broyés par de lourds chars pour ne devenir qu'une pâte, mélange de sang et de terre. Parmi ces jeunes brûlés vifs après qu'ils ont eu à subir les pires sévices pour être transformés en cendre. Parmi ces femmes enceintes dont le corps éventré sur l'autel d'une beuverie entre troufions ivres. Parmi ces jeunes vierges violées et souillées dans leur corps et leur honneur avec une sauvagerie qui défie toute imagination pour ensuite être tuées de la pire des façons». Sévices L'auteur raconte avec force détails ces sévices grâce à des témoignages écrits et oraux respectivement d'anciens officiers français et de résistants algériens. Il dévoile la férocité et la bestialité de personnes impliquées dans cette colonisation. A côté, la perfide Albion ne peut faire que pâle figure ! Mohamed Essaleh Essadik a compartimenté son ouvrage en plusieurs chapitres dont L'Algérie à travers l'histoire ancienne, L'Algérie à la lumière de l'islam et de la souveraineté, L'Algérie sous le sombre voile de la nuit coloniale, La dernière leçon ou le sacrifice algérien et la tyrannie coloniale du 8 Mai 1945 et Le peuple algérien déclenche la Guerre de libération nationale. Deux chapitres retiennent l'attention au regard de leurs déploiements par l'auteur révolté. Il développe avec beaucoup de détails les diverses révolutions qui se sont succédées pour contrer la colonisation notamment la révolution de l'Emir Abdelkader (1832 /1847) celle des Zaâtchas, (1849), de Boubaghla, (1851/1855), de Mohamed Ben abdellah de Laghouat (1852), des Ouled Sidi Cheikh (1864) et des Mokrani (1864). Les incendies volontaires En outre, il met l'accent sur les formes de génocides dont la France coloniale a utilisé notamment l'extermination pour le divertissement, l'annihilation par la mort lente, la mort lente par la famine organisée, l'anéantissement par les centres de concentration de la mort, la mort lente par l'interdiction de médicaments et les incendies volontaires. L'auteur, érudit de la célèbre Zeitouna, a rejoint les rangs de l'ALN le 1er novembre 1954 et fut parmi les déclencheurs de la révolution. Fils du Cheikh El Bachir Essadik, (enseignant le Saint Coran à plus de 1.000 étudiants devenus Moudjahidine), il était responsable de l'armement et des finances. C'est un ouvrage très intéressant qui permet de mieux quantifier la barbarie et la bestialité du colonialisme français qui se veut une mission civilisatrice.