«Un apprenti dictateur», c'est ainsi que le secrétaire général du syndicat d'une entreprise d'équipements publics, sise à Sidi Moussa, a qualifié son directeur général récemment installé. Dans une lettre adressée aux ministères de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et à l'UGTA, le chef du syndicat a comparé le premier responsable de l'entreprise à un voyou, d'après les passages cités par la juge lors de l'audience qui a eu lieu hier au tribunal de Bir Mourad Raïs. Toutefois, l'accusé s'est justifié par le fait que le conflit d'ordre professionnel ne peut pas être considéré comme une atteinte à la dignité de son chef. Tout en reconnaissant ses écrits, le prévenu a insisté sur l'aspect professionnel de l'affaire. «Ce sont ses pratiques que j'avais comparées à celles d'un voyou», a-t-il affirmé. De son côté, son avocat a mis l'accent sur l'aspect formel de l'affaire. «Certes, les expressions constituent une atteinte à la dignité du plaignant, mais la lettre n'a pas été rendue publique. Par définition, la diffamation concerne toute allégation ou imputation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération des personnes ou du corps auquel le fait est imputé. A cela s'ajoute la déclaration en public de cette diffamation. Ce qui n'est pas le cas dans l'affaire qui nous concerne dans la mesure où les destinataires de la lettre de mon client sont les autorités concernées. Ces organismes ne sont pas étrangers aux secrets de l'entreprise. De ce fait, la diffamation n'est pas publique, d'où la nécessité d'annuler les charges retenues contre l'inculpé», a-t-il argumenté. L'avocat de la partie civile s'est contenté d'une somme d'argent symbolique comme amende honorable.Le verdict dans cette affaire est attendu prochainement.