Souhane est une petite localité située entre Larbaâ et Tablat (Médéa), à une quarantaine de kilomètres. Chef-lieu de commune, elle s'agrippe sur le flanc nord de l'Atlas blidéen, à quelque 1000 mètres d'altitude. La région n'arrive toujours pas à se réveiller de la profonde léthargie dans laquelle l'a plongée la situation sécuritaire vécue ces dernières années. Beaucoup de ses habitants ont dû se résigner à l'exode, et leur retour tant souhaité tarde à voir le jour. La population de Souhane a énormément souffert des affres du terrorisme et les nombreuses séquelles de ce phénomène demeurent toujours présentes dans les esprits. Même les rares projets de développement socioéconomique dont a bénéficié la commune ont du mal à trouver des entrepreneurs et connaissent un flagrant retard dans leur réalisation. A titre d'exemple, les dix locaux à usage professionnel, dont le délai de réalisation a été estimé à quatre mois, ne sont toujours pas disponibles alors qu'ils devaient être prêts il y a de cela plusieurs mois. Le même phénomène concerne aussi le projet des 40 logements sociaux qui tarde à être concrétisé alors que les habitants de cette commune ne peuvent plus patienter. C'est dire que Souhane est devenue carrément synonyme de retard au détriment de ses habitants. «Souvent, on est dans l'obligation d'avoir recours à de petits entrepreneurs, moins qualifiés, pour pouvoir concrétiser les différents projets. Certes, avec ce genre d'entreprises, la cadence est lente mais c'est mieux que rien», tentera d'expliquer Ouadhah Hocine, wali de Blida lors d'une sortie sur terrain. En dehors de ces projets, des habitants rencontrés sur place revendiquent un pharmacien pour le village, des gendarmes pour sécuriser davantage les lieux et le redémarrage effectif des activités de l'auberge de jeunes. Pour le président de l'APC, Souhane est certainement la commune la moins peuplée d'Algérie avec, «officiellement», 250 habitants alors qu'elle abritait plus de 6000 citoyens avant la période du terrorisme. Selon lui, elle figure aussi parmi les localités les plus pauvres du pays avec un budget annuel n'excédant pas les 76 millions de centimes pour l'année en cours. Son développement reste tributaire d'une politique plus concrète pour qu'il y ait un retour massif de sa population, et ce, à travers notamment les aides et encouragements liés au travail de la terre, à l'élevage bovin et à l'apiculture. Des créneaux qui répondent parfaitement à la vocation initiale de la localité en question et dont le développement permettra à coup sûr de reconquérir cette belle région de montagne, à trente kilomètres seulement de la capitale.