Située à mi-chemin entre la bande frontalière nord-est du pays et les portes du Sahara, la wilaya de Khenchela, où le Premier ministre, Abdelmalek Sellal est attendu mardi pour une visite de travail, offre à ses visiteurs, malgré certains aléas, l'image vivante d'une Algérie qui avance. Wilaya historique, connue pour ses hauts faits d'armes durant la glorieuse Révolution, cette région des Aurès se distingue par une formidable vitalité puisée du caractère que l'on dit "bourru" d'une population travailleuse, jalouse de ses terroirs et qui ne fait jamais marche arrière et qui ne regarde dans le rétroviseur que lorsque c'est nécessaire. Cette wilaya, qui semble avoir horreur des sauts dans l'inconnu, a su planifier son devenir en misant sur le développement des ressources par lesquelles elle se singularise et qu'elle maîtrise le mieux, telles que l'agro-pastoralisme, la céréaliculture, la culture maraîchère et l'industrie laitière, entre autres. Khenchela, une wilaya qui aime les challenges Les prouesses réalisées par cette wilaya dans le domaine de l'agriculture, même si les dégâts occasionnés, cette année, par les intempéries sont sévères et ont sinistré de nombreux agriculteurs, ne sont pas un mythe, mais une réalité palpable et vécue par une population qui a pu rompre avec la précarité socioéconomique grâce à un plan de développement agricole mis en œuvre par des professionnels. La concentration des efforts sur le développement de l'agriculture a donné ses fruits et cette wilaya, qui dissimulait timidement sa "plaie" de 50% des communes classées, en 2001, comme zones pauvres, a positivement renversé l'équation en annonçant, en 2013, son intégration au "club des 50" (régions où les rendements céréaliers sont égaux ou supérieurs à 501 quintaux à l'hectare). Cet exploit a eu son effet sur l'amélioration des conditions de vie de la population de la wilaya de Khenchela réputée pour son attachement à la terre. S'agissant des autres filières agricoles, cette wilaya qui produit plus de 30 millions de litres de lait par an, également réputée pour son miel onctueux et ses pommes si savoureuses, tend à devenir une "place agricole forte" dans un pays où le développement du travail de la terre et son corollaire, l'autosuffisance alimentaire, est aujourd'hui une priorité nationale. La rupture de l'isolement des zones les plus enclavées, l'autre pari de Khenchela L'éradication pure et simple de l'habitat précaire en milieu rural et la création de structures d'accompagnement dans les zones éloignées figurent parmi les solutions préconisées par les autorités locales pour fixer les populations rurales et, partant, booster l'agriculture. Le désenclavement de ces zones reste cependant une condition sine qua non pour atteindre le triple objectif de sédentariser les habitants, d'améliorer leurs revenus à travers les projets de développement rural et de donner un véritable "coup de fouet" aux activités agricoles, maraîchères et arboricoles. Des centaines de milliers de dinars ont été consacrés, notamment depuis 1999, à la construction et/ou à la modernisation de routes, à l'aménagement de pistes agricoles et à la réalisation d'ouvrages d'art. Il peut être cité, pour illustrer cet effort, la réalisation de deux ouvrages d'art à Siar et à Meita, dans les communes de Chechar et Babar (partie saharienne au sud de la wilaya de Khenchela). Des ouvrages destinés à éliminer les risques d'isolement liés aux crues de l'oued Siar et à améliorer le trafic vers les périmètres agricoles en cours de mise en valeur dans cette vaste région de 110 000 hectares. Habitat: des performances indéniable Cette wilaya de l'est du pays qui ne comptabilise plus aucune construction précaire en milieu rural, a su, en matière d'habitat social, gérer ce dossier sans appréhensions et dans la sérénité, et en lui faisant accomplir d'indéniables performances. En effet, de 56 logements à caractère social distribués durant la période 2004-2010, l'année 2012 a vu l'attribution de plus de 5.000 unités de ce segment. Les services de la wilaya affirment que le "climat de confiance" instauré entre l'administration et les entreprises de réalisation est pour beaucoup dans cette avancée considérable. Cette wilaya qui "souffrait", il y a quelques années à peine, du non lancement de plus de 20.000 unités, est en voie, avec la mise en chantier prochaine de 1.800 logements publics locatifs (LPL), de contourner ce type de problèmes. Entre 2005 et 2012, pas moins de 54.070 unités d'habitation, dont 21.922 LPL, ont été réalisées dans la wilaya de Khenchela. Concernant le logement à caractère social, un quota de 1.436 unités sera attribué avant la fin de l'année 2013, tandis qu'un lot de 2.456 logements est programmé pour être distribué au début de l'année 2014. Le pôle urbain de la ville de Khenchela, composé de 5.000 logements, tous segments confondus, constitue la fierté de cette wilaya qui a choisi de s'inscrire dans une logique d'équité et de professionnalisme. Ce pôle urbain est doté de toutes les infrastructures d'accompagnement nécessaires (établissements scolaires, de santé, de jeunes, de loisirs et de sécurité, entre autres). Le projet de réalisation de la "vitrine urbaine" de la ville de Khenchela (plus de 2.000 logements de type AADL et promotionnels aidés), de 1.200 places pédagogiques à l'université Abbas-Laghrour et autres infrastructures d'accompagnement et de commerce représentent le nouveau défi que la wilaya de Khenchela devra relever pour confirmer le sens de la rigueur et du professionnalisme dont elle est fière de se prévaloir. Par ailleurs, le projet de restructuration de la ville de Khenchela, devant cibler, dans une première étape, 3 sites, constitue l'autre opération dans laquelle les responsables locaux se sont engagés pour redorer le blason de cette cité révolutionnaire. L'effort de développement consenti au bénéfice de cette wilaya cible tous les secteurs, à l'image de l'enseignement supérieur qui vient de bénéficier d'un projet de 8.000 places pédagogiques et de 4.000 lits, qui s'ajouteront aux 9.000 places opérationnelles. Le secteur de la santé qui continue néanmoins de souffrir d'un problème d'encadrement, a bénéficié d'un programme de réalisation de 4 hôpitaux et de 11 polycliniques qui devraient avoir un impact certain sur la prise en charge de la population. Dans cette wilaya où l'on peut faire du ski le matin, dans les monts de Bouhmama, et aller bronzer l'après-midi dans les régions du sud saharien, le regard est plus que jamais tourné vers l'avenir, chacun scrutant l'horizon dans le même sens que le pays tout entier.