Mondialiste avec les Verts, en 1986, au Mexique, sans toutefois disputer le moindre match lors de la phase finale du tournoi, Mohamed Chaïb a du mal à imaginer un scénario catastrophique le 19 novembre à Tchaker. Pour l'ancien défenseur du RC Kouba, la bande à Halilhodzic passera sûrement l'écueil du Burkina-Faso pour composter son billet qualificatif à la Coupe du monde 2014. Le Temps d'Algérie : A quelques encâblures du match Algérie-Burkina-Faso, la majorité des Algériens croit dur comme fer à la qualification au Mondial brésilien. Ils sont beaucoup même à verser dans un optimisme aveugle en pensant que ce match retour des barrages ne sera qu'une simple formalité pour les camarades de Feghouli. Mohamed Chaïb : Simple formalité ? Non, là, j'en doute fort. Après tout, c'est un match capital pour les deux équipes. Il ne faut pas oublier que le Burkina-Faso se présentera sur le terrain de Tchaker avec une avance d'un but. C'est vrai que cela risque de ne pas suffire pour eux pour se qualifier, mais ça reste quand même un avantage pour eux. Cela dit, je pense que l'équipe nationale a réellement les cartes en mains pour ce rendez-vous qui fait rêver des millions d'Algériens. Le fait de jouer cette manche retour chez soi et avec l'appui inconditionnel du public donne à nos joueurs un avantage conséquent pour arracher la qualification au Mondial. En tant qu'ancien joueur de cette équipe nationale, ne craignez-vous pas que la pression et l'obligation de marquer un but ne jouent un mauvais tour à nos joueurs le jour J ? Je ne le pense pas. Cette équipe a montré au match aller qu'elle a du caractère en remontant deux fois le score en dépit d'un arbitrage scandaleux. Et puis, j'imagine que le staff technique va axer le gros de sa préparation sur le volet psychologique, car ce genre de matches requiert à la fois une grande concentration et une grande force mentale. Sur le plan du jeu, notre équipe nationale a fait d'énormes progrès. Elle monte en puissance de match en match. Je pense que si nos joueurs gardent leur calme et jouent leur football habituel, ils passeront sereinement ce dernier obstacle avant le Mondial brésilien, car ils ont assez de qualités pour pouvoir le faire. Le Burkina-Faso est tout de même le vice-champion d'Afrique. En plus, cette équipe a récupéré deux de ses éléments importants, Bakary Koné et Alain Traoré, qui étaient absents au match aller. Comment imaginez-vous cette équipe évoluer pour ce match retour à Blida ? Le Burkina-Faso était finaliste de la CAN, il y a plus de six mois. Entre un tournoi et une compétition en aller et retour, il y a une différence. En plus, comme je viens de le mentionner, notre équipe nationale est en nette progression. Les données ne sont plus les mêmes pour les deux équipes qu'il y plusieurs mois en Afrique du Sud. Je pense qu'il ne faut pas craindre le Burkina, il faut plutôt le respecter parce que ça reste quand même une bonne équipe. Maintenant, comment l'adversaire va s'y prendre à Blida, il ne faut pas être un expert du football pour le deviner. Les Burkinabés vont certainement se cantonner massivement en défense et ne pas laisser le moindre espace à nos joueurs. Le retour de Koné va leur apporter plus de solidité à leur défense par rapport au match aller. Ils vont fermer le jeu tout en opérant sur des contres dangereux. Et là, il faudra faire très attention à des joueurs comme Pitroipa ou Alain Traoré qui vont très vite avec le ballon. Alors la solution pour notre équipe nationale ? Il faudra surtout faire preuve de sang-froid et ne pas tomber dans l'excès de précipitation à trop vouloir marquer coûte que coûte ce but. Nos joueurs doivent poser le ballon, combiner et essayer de se créer les espaces que l'adversaire compte fermer. Je suis convaincu qu'avec la qualité des joueurs qu'on possède et le soutien du public, notre équipe réussira à passer avec sérénité. C'est du moins tout le mal qu'on lui souhaite.