Le président de l'ES Sétif, Abdelhakim Serrar, a tenu sa promesse et son pari de faire de l'Entente le premier club professionnel en Algérie. Depuis mercredi, l'ESS s'est muée en société par actions. «On a eu mercredi le registre du commerce. La société Black and White est née officiellement avec un fonds de trois milliards de dollars que certaines banques nous ont fourni. Cette société sera en activité dans 30 ou 40 jours avec à sa tête un gérant et tout un staff administratif. Ce ne sera pas moi le gestionnaire, mais je peux tout de même exploiter les ressources financières de cette société. Je tiens à dire que rien n'empêche les autres clubs de créer leur SPA», a annoncé, vendredi soir sur les ondes de la radio El Bahdja, Abdelhakim Serrar qui a réussi à donner une autre dimension à la formation phare de la ville de Aïn El Fouara. «Une grande société allemande nous apportera prochainement une aide d'un million de dollars», a ajouté le boss sétifien, en passe de tenir son engagement de doter son club cette saison d'un budget de 60 à 70 milliards de centimes. «On a dépensé 30 milliards lors de la première phase de la saison et on va atteindre nos prévisions. J'ai payé toutes les primes aux joueurs. J'ai pris, à juste titre, la décision d'accorder les mêmes primes de matches à tout le monde pour éviter toute contestation de la part des remplaçants. Ces derniers sont gagnants sur le plan financier même s'ils ne jouent pas», a révélé Serrar qui a cassé cette saison sa tirelire en engageant les meilleurs joueurs du cru, ce qui a permis à son équipe de dominer de la tête et des épaules le championnat et d'être présente sur tous les fronts (Coupe d'Algérie, Ligue des champions arabe et Coupe de la CAF). Son ambition principale est de récupérer le titre national et de réussir la passe de trois en C1 arabe. «On a dépensé 30 milliards lors de la phase aller» «On veut aller jusqu'au bout en Ligue des champions arabe et nous mesurer aux grosses cylindrées arabes, l'ES Tunis, le CS Sfax, le WA Casablanca et l'Ismaïly qui ont tous remporté ou disputé des finales dans les compétitions africaines», lance l'ancien libero de l'ESS et de l'EN, prêt à sacrifier le titre national pour rendre service à la sélection nationale. «On est prêts à sacrifier le titre national pour permettre à l'EN de réussir son parcours dans les éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010. L'EN a une chance d'aller au Mondial et on doit l'aider. On respectera à la lettre le calendrier qu'établira la LNF et on ne demandera pas de report. On va jouer d'ailleurs contre le CRB, le 18 mars, soit à 48h du match retour contre l'US Monastir. Pour permettre à nos joueurs de récupérer leurs forces, on a décidé de faire les déplacements à bord de vols spéciaux pour nos matches en Ligue des champions arabe et en Coupe de la CAF», a-t-il indiqué. La formation sétifienne ralliera, à juste titre, ce dimanche la ville de Monastir par avion spécial, en prévision du match aller contre l'US Monastir, mardi à 15h. «Ce vol nous coûtera 140 millions et c'est un entrepreneur qui l'a pris en charge. On a juste réservé 15 places à ses amis», a confié le boss sétifien qui appelle les présidents de club à plus de retenue notamment dans les critiques envers les arbitres. «Prêt à sacrifier le titre national pour l'EN» «Les présidents de club doivent être soumis à l'obligation de réserve. Les déclarations incendiaires dans la presse mettent le feu aux poudres. Il existe d'autres voies pour réclamer et défendre ses droits. Il faut se plaindre par écrit auprès de la FAF, de la LNF ou de la CCA. Moi, je ne critiquerai jamais les arbitres qu'on doit tous protéger», souligne Serrar qui accorde une confiance aveugle au président de la FAF. «Je soutiens à fond Raouraoua car il est compétent. C'est un patron et j'ai appris beaucoup de choses de lui. Il a un projet ambitieux pour le football national. On doit tous être derrière lui», affirme Serrar qui ne cache pas sa fierté d'avoir récupéré le portier Mohamed Seghir Faradji, retenu par Rabah Saâdane pour le stage des gardiens de but. «Je suis fier d'avoir récupéré Faradji qui était un vagabond à Alger après avoir écopé de deux ans de suspension. Il est aujourd'hui retenu en équipe nationale. J'ai fait de même d'ailleurs avec Hadjaoui», a-t-il conclu.